Algérie : deux scénarios pour une élection présidentielle anticipée

La non-amélioration de la santé physique et mentale du président Bouteflika, pis, sa dégradation continue, après l’AVC qu’il a subi fin avril 2013, rend nécessaire et urgente l’organisation d’une élection présidentielle anticipée pour une succession ordonnée et pacifique. Ainsi, deux scénarios pourraient émerger de l’état actuel des rapports de force existant entre les différents protagonistes de la scène politique et sociale algérienne.

La non-amélioration de la santé physique et mentale du président Bouteflika, pis, sa dégradation continue, après l’AVC qu’il a subi fin avril 2013, rend nécessaire et urgente l’organisation d’une élection présidentielle anticipée pour une succession ordonnée et pacifique. Ainsi, deux scénarios pourraient émerger de l’état actuel des rapports de force existant entre les différents protagonistes de la scène politique et sociale algérienne.
Scénario 1
La candidature de Saïd Bouteflika, soutenue par son frère aîné et tous leurs obligés et protégés, au FLN, RND, TAJ, MPA et autres «sanafirs» (partis minuscules), une partie de la direction de l’ANP, l’Administration, contrôlée par le clan présidentiel, la mafia de l’argent et les opportunistes de tous bords. Avec la machine de la fraude massive, qui fonctionnera, comme à l’accoutumée, à plein régime, la victoire de Saïd Bouteflika est garantie, mais elle sera grosse de tous les risques pour la cohésion, la stabilité, la sécurité et l’unité nationales, car elle constituera une humiliation de plus que le peuple algérien, qui a trop souffert des abus, méfaits et forfaits des prédateurs du clan présidentiel, ne digérera jamais. En outre, avec cette candidature, l’Algérie pourrait opérer un saut périlleux dans l’inconnu et sombrer dans le chaos total, dont elle ne se relèverait jamais, n’en déplaise à ceux et à celles qui soutiennent, malgré le bilan négatif de Bouteflika dans de nombreux domaines, que l’Algérie a aujourd’hui plutôt besoin de continuité, dans la médiocrité et la régression, que de changement ou d’une période de transition, comme le prônent le président Zéroual, Mouloud Hamrouche et d’autres personnalités politiques, militaires et de la société civile algérienne. D’ailleurs, phénomène nouveau, les baltaguias du clan présidentiel célèbrent leurs «succès» avec des feux d’artifice bruyants, qu’ils lancent jour et nuit dans le ciel des villes et villages d’Algérie, sans jamais être inquiétés pour tapage nocturne ou diurne.
Scénario 2
Ali Benflis, qui a montré, lors de l’élection présidentielle du 17 avril 2014, dont il a été l’un des acteurs majeurs, ses grandes capacités à mobiliser des millions de compatriotes, de tous âges et dans toutes les wilayas d’Algérie, serait le candidat d'un difficile consensus national, qui aurait donné aux uns et aux autres de fermes garanties qu’il ne pratiquerait aucune chasse aux sorcières, notamment à l’encontre des membres du clan présidentiel. Aafa Allah aan ma salaf. En tant qu’adepte et partisan d’une succession pacifique et douce, certains diraient molle, Ali Benflis a réitéré ces assurances, à maintes reprises, même si, au cours de sa dernière campagne électorale, il avait alterné, à l’instar de la majorité des autres candidats, les menaces et les promesses. Alors, succession à haut risque de l’héritier présomptif ou candidat d’un salutaire consensus national ? Les aventuriers du clan présidentiel oseront-ils, comme lors de la mascarade du 17 avril 2014, violer la conscience du peuple algérien et bafouer son honneur une fois encore, et aller jusqu’au bout de leur fuite en avant suicidaire ? Obnubilés par leur cupidité et leur folie du pouvoir, ils en seraient capables, si le peuple algérien et son élite ne se dressaient pas massivement devant leur funeste projet.
Rabah Toubal
 

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