Assassinat d’Hervé Gourdel : condamnation tardive du FFS

Après avoir observé un silence inexpliqué sur l’assassinat d’Hervé Gourdel, le Front des forces socialistes (FFS) s’est, finalement, exprimé sur le sujet ce lundi par le biais de son premier secrétaire, Mohamed Nebbou. Le parti de Hocine Aït Ahmed a donc attendu cinq jours après la décapitation de l’otage français pour sortir de son mutisme. Et si le premier secrétaire du FFS a condamné «l’assassinat du touriste français Hervé Gourdel», il a considéré, dans le même temps, que «l’alpiniste français a été assassiné comme les autres otages américains et anglais en Irak». Le FFS tente visiblement de relativiser, voire de minimiser la mort de l’otage français, rappelant, au passage, tous les morts des récents conflits, comme c’est le cas à Ghaza, en Libye et au Mali, mais aussi ceux causés par les maladies, à l’image de ce qui se passe dans certains pays d’Afrique. «Comme nous ne devons pas oublier, par ailleurs, les enfants de Ghaza morts sous les bombardements israéliens, nous ne devons pas oublier que des civils meurent en Libye et au Mali», rappelle Mohamed Nebbou qui cite également l’épidémie d’Ebola qui, d’après le FFS, «n’a pas reçu toute l’attention nécessaire». Le FFS estime qu’à la source de toute cette tension se trouve «une globalisation sécuritaire, politique et économique violente qui plonge bien des peuples dans le chaos, les souffrances et la précarité». Pour «lutter contre tous les extrémismes et les mouvements violents» qui, d’après le FFS, «se nourrissent du désespoir et de la situation sociale des millions de personnes», la formation d’Aït Ahmed préconise «l’éthique et la démocratisation dans les relations internationales». Le premier secrétaire du FFS n’a pas manqué à l’occasion de s’insurger contre «l’image qu’une certaine presse donne en ce moment de l’Algérie, et de la Kabylie en particulier». Pour lui, «le message de cette terre, de ce pays, de cette région est un message de paix, de tolérance et d’hospitalité».
A. Sadek