Les anti-gaz de schiste haussent le ton à Ouargla
Nombreux sont ceux qui ont pris part au rassemblement contre le gaz de schiste organisé aujourd’hui au centre-ville de Ouargla. Des chefs de partis politiques de l’opposition, des activistes, des défenseurs de l’environnement et des militants politiques étaient présents à cette action de protestation qui se voulait une démonstration de force des opposants à l’exploitation du gaz non conventionnel, mobilisés à In Salah depuis fin décembre 2014. Les organisateurs de ce rassemblement, appuyé par la Coordination pour les libertés et la transition démocratique, ont adressé un message clair au président Bouteflika qui a approuvé l’exploitation du gaz de schiste, l’appelant à procéder à l’«arrêt immédiat» de toute activité d’exploration. «Le gaz de schiste est le prix du 4e mandat», «Non au gaz de schiste», «Samidoune, samidoune, lil ghaz essakhri raffidoune (nous restons toujours opposés au projet du gaz de schiste), «La chamal, la djanoub, El-Djazair fil kouloub (ni Nord ni Sud, l’Algérie dans le cœur de tous), «El-wihda oua essiyada, li-ikkaf el- ghaz essakhri (Unité et souveraineté pour stopper le projet du gaz de schiste)», «Silmia, matalibouna chareiya (action pacifique pour des revendications légitimes), et «La li oumala el-imperialiya (Non aux agents de l’impérialisme) sont autant de slogans scandés par les manifestants, regroupés dans ce qui s’appelle le comité populaire anti-gaz de schiste. Les chefs de partis présents au rassemblement ont pris la parole pour réitérer leur appel à l’arrêt immédiat de l’exploitation et à l’ouverture d’un débat national sérieux sur les énergies non conventionnelles. Ils ont tous appelé à une «position claire des hautes autorités du pays sur la question», soulignant les «grands risques» qu’elle fait peser sur l’environnement et la santé humaine. Les intervenants ont également mis en garde contre les tentatives de récupération de ce mouvement anti-gaz de schiste par certaines parties à des fins autres que celles allant dans l’intérêt du peuple algérien, et ont appelé à veiller à l’unité nationale. Une question que les partis au pouvoir utilisent régulièrement pour taper sur l’opposition. Une opposition que les partis au pouvoir présentent comme une menace pour la stabilité du pays et un danger pour l’unité nationale. Les manifestants se sont dispersés dans le calme, promettant de poursuivre le combat contre l’exploitation de ce gaz non conventionnel.
Rafik Meddour
