Saïdani : «Aucun opposant ne peut rassembler dix personnes»

Le secrétaire général controversé du FLN lance une nouvelle attaque, d’une rare violence, à l’encontre des formations de l’opposition regroupées dans la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD). Lors d’une rencontre tenue aujourd’hui sur la côte ouest d’Alger avec des cadres du parti des wilayas du Centre, Amar Saïdani, qui s’est déjà distingué par sa véhémence envers ces partis qui réclament un changement politique radical, défie les personnalités de l’opposition de mener des actions populaires et d’assurer une présence sur l’ensemble du pays. «Ils n’ont d’existence que sur les plateaux de télévision et dans les colonnes de la presse nationale. Ils ne connaissent pas le vrai terrain politique, et aucun d’eux n’est capable de rassembler dix personnes. Il y a parmi ceux qui ne connaissent l’activité politique qu’au débat des années 1990», a lâché le SG du FLN qui ira encore plus loin en citant nommément certains de ses adversaires politiques. Il commence ainsi par Abdallah Djaballah qu’il qualifie d’un OVNI politique. «Où Djaballah a-t-il appris à faire de la politique ? De quelle école est-il sorti ? A quel courant appartient-il ? Qui travaille avec lui ? Quel projet porte-t-il ?» se demande le premier responsable de l’ex-parti unique qui enchaîne par le Mouvement de la société pour la paix (ex-Hamas) qu’il accuse clairement d’être à la solde de puissances étrangères. «Et ce Hamas ? Comment a-t-il été créé ? Quel est son ancrage dans la société, dans l’université, les zaouïas et les mosquées ? Qui le finance ? Pour qui travaille-t-il ?» lance Amar Saïdani en faisant allusion à la dépendance du MSP des Frères musulmans d’Egypte, de l’AKP turc et de l’Iran. «Nous savons que la Turquie a été derrière le printemps arabe et que l’Iran manipule la tribu des Houtis au Yémen ainsi que le Hezbollah», souligne le SG du FLN qui a déjà attaqué de manière virulente l’Arabie Saoudite pour ses tentatives d’immixtion dans les affaires internes de l’Algérie. Ce résident VIP en France s’en prend aussi aux autres membres de la CLTD. Il qualifie Sofiane Djillali, président de Jil Jadid, «d’opposant de salon qui passe son temps sur les plateaux de télévision ou à accorder ses entretiens à la presse écrite». Amar Saïdani a appelé, ainsi, à moraliser l'acte politique en Algérie et à observer la transparence et l'objectivité. Pour lui, la présence de partis sans ancrage populaire et sans programmes «dénude l'acte politique en Algérie de toute valeur morale». L'action politique moralisée est celle qui, explique-t-il, «dispose de programmes portant sur les aspects économiques, socioculturels et politiques». Cette attaque d’Amar Saïdani intervient au lendemain des menaces proférées par le chef de l’Etat à l’encontre de l’opposition et de la presse.
Rafik Meddour
 

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