Enrico Macias revient sur son «amour pour l’Algérie» et sa «proximité avec Israël»

Enrico Macias revient à nouveau sur le rêve qu’il caresse depuis plusieurs années de retourner dans son pays natal, l’Algérie. Invité de «Salut les terriens !», une émission animée par Thierry Ardisson sur Canal+, ce chanteur natif de Constantine dit également assumer son soutien indéfectible à l’Etat d’Israël. Mais Enrico Macias, qui espère depuis des années un retour tonitruant et très médiatisé dans sa terre natale, a beaucoup insisté sur son enfance en Algérie, avant qu’il quitte ce «beau pays» avec sa famille en 1961 pendant la guerre de Libération nationale. Il dit vivre son éloignement de son pays natal comme une déchirure. Le chanteur n’a pas caché son émotion en reparlant de son passage en Algérie, tout en soulignant que sa carrière a explosé en France «grâce à un passage dans l'émission “Cinq colonnes à la une” ». Il dit vivre difficilement le fait qu’il n’ait pas pu remettre ses pieds en Algérie depuis 1961. «Ce qui m’a fait peur, c’est que je suis le symbole de l’exil et, en me rendant en Algérie, je devenais le symbole de la réconciliation de tous les enfants d’Algérie. Et… comme j’étais très proche d’Israël et que j’ai voulu me recueillir sur la tombe de Matoub Lounès, ça a déclenché un refus catégorique. Cela fait 54 ans que je n'y suis pas allé, mais j’ai encore dans mon subconscient l’Algérie qui coule dans mes veines», a dit le chanteur qui assume donc sa proximité avec Israël et admet que cette relation avec l’Etat sioniste, qui mène une guerre d’extermination contre le peuple palestinien, constitue un obstacle pour sa visite en Algérie. Enrico Macias ne veut, bien entendu, pas une visite sans tambour ni trompette. Mais plutôt un déplacement qui serait un grand moment de «réconciliation» et de «communion» avec les Algériens. Ce voyage, il allait le faire avec l’ancien président français Nicolas Sarkozy avant qu’il ne soit exclu en raison d’une forte opposition en Algérie à cause de son soutien à l’Etat d’Israël. Enrico Macias voulait accompagner Nicolas Sarkozy pour donner un cachet officiel à son retour en Algérie. Mais il n’a pas pu l’obtenir, et continue ainsi à vivre avec la nostalgie de revoir son quartier natal à Constantine, sans avoir à verser une larme sur les enfants palestiniens tués par l’armée d’occupation israélienne.
Rafik Meddour