Les attentats de Paris font rappeler aux Algériens les massacres du GIA dans les années 1990

De nombreux Algériens ont réagi aux attaques terroristes qui ont secoué la capitale française le 13 novembre dernier à travers les réseaux sociaux. Ces fusillades qui ont fait 130 morts et plus de 350 blessés ont fait rappeler à ces internautes ce qu’ils ont enduré, seuls, dans les années 1990. Des années de «braise», comme les désignent certains, «rouges» pour d’autres. Peu importe. Ces années de terrorisme étaient, pour tous ces Algériens, «terribles», «bouleversantes» et «traumatisantes». Certains d’entre eux, aux plaies encore béantes, ont partagé des vidéos évoquant cette période marquée par des massacres abominables du GIA, des attentats à la bombe et des attaques à la voiture piégée. Parmi ces vidéos postées sur notamment Facebook, le réseau social le plus utilisé par les Algériens, il y a celle de l’attentat à la bombe commis en 1995 au boulevard Amirouche. Un attentat revendiqué non seulement par le GIA, mais aussi par des membres du FIS dissous en exil, à l’image d’Anouar Haddam qui avait qualifié, à l’époque, sur une chaîne de télévision étrangère, les morts de l’attentat d’Amirouche de «dégâts collatéraux». Mais pas seulement. Les internautes algériens ont également largement diffusé des reportages réalisés sur les massacres commis notamment à Bentalha, Raïs et Sidi Youcef. Comme ils ont montré l’attentat de l’aéroport international d’Alger et d’autres attaques terroristes signées des mains des sanguinaires du GIA. Il y a aussi l’assassinat de Boudiaf le 19 juin 1992 en direct à la télévision. Une image qui a bouleversé tous les Algériens en ce sens que Mohamed Boudiaf, personnage historique de la Révolution algérienne, incarnait l’espoir de sortir de la violence islamiste. Les internautes ont ainsi exprimé leurs sentiments en revisitant à travers des images cette période noire de l’Algérie. Une période où les groupes terroristes massacraient les Algériens sous le regard spectateur des pays occidentaux qui mettaient l’Etat algérien sous un embargo militaire qui ne disait pas son nom. Parmi les commentaires des internautes, certains ont estimé que c’était un «rappel douloureux, mais nécessaire pour tous les Algériens et le reste du monde». «J'ai pleuré les larmes de mon corps tout au long de ce documentaire», a posté une «facebookiste» qui appelle les Algériens à ne jamais oublier cette période noire de l’histoire de l’Algérie. «Nul, en Algérie, ne pourra oublier ces tueries et assassinats gratuits, sous couvert de religion… Allahyarham koul el moumnin(Que Dieu bénisse tous les croyants)… Je tremble, frissonne encore d’effroi à la vue de ces images ! Rabi yastar! Merci pour ce partage, en effet, never forget!» écrit une certaine Anissa Saim sur son mur Facebook. Et des commentaires comme celui-là sont nombreux sur ce réseau social qui compte plus de trois millions d’Algériens. «Hélas !, les Algériens ont bien oublié… On va la revivre la même histoire avec beaucoup moins de patriotes et beaucoup moins de résistance», prédit un autre internaute qui se présente sous le nom de Hamid Sofiane. Mise en garde, devoir de mémoire, appel à la vigilance, les internautes algériens saisissent le drame qui s’est produit à Paris pour rappeler à ceux qui auraient la mémoire courte que la menace terroriste reste intacte et pèse lourdement sur la sécurité nationale. Ils appellent ainsi à la vigilance et surtout à rendre hommage à ceux qui ont lutté contre l’hydre terroriste, qu’ils soient des militants, des GLD, des gardes communaux ou de simples citoyens.
Rafik Meddour
 

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