Le RCD se plaint de nouvelles «intimidations» avant son meeting
La police a, de nouveau, procédé à des arrestations de militants du RCD, hier soir, à Alger, avant d’être relâchés aujourd’hui, affirme le porte-parole du parti Atmane Maouz. Cinq militants ont été arrêtés et conduits au commissariat de Bab El Oued. C’est la deuxième fois que des militants mobilisés dans l'opération d'affichage pour le meeting de ce samedi à la salle Atlas sont interpellés. Mardi dernier, cinq autres militants du parti avaient été interpellés par la police près de la Faculté des sciences politiques de Ben Aknoun. Ils ont été retenus pendant quatre heures au commissariat de Ben Aknoun avant d’être relâchés. Face à ces pressions auxquelles s’ajoute l’arrachage d’affiches collées à côté même du siège national du parti à Alger, le parti se dit «déterminé plus que jamais» à continuer la mobilisation pour l’organisation de ce meeting. Pour le porte-parole, «ces intimidations orchestrées et répétées contre le RCD viennent confirmer toute la supercherie de la Constitution de Bouteflika qui veut faire croire que les libertés seront garanties et que le rôle de l'opposition sera renforcé». «Toutes les annonces du pouvoir, a-t-il déclaré, ne peuvent résister à l'épreuve du temps et à la nature du régime».
Les jeunes du RCD se mobilisent pour le meeting de demain
Les interpellations opérées dans leurs rangs ne semblent pas avoir entamé leur engagement politique. Ainsi, après le relâchement de ceux qui ont été arrêtés pour «affichage» illégal, les jeunes militants du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) se mobilisent pour faire réussir le meeting de leur parti, prévu demain matin à la salle Atlas à Alger. Un véritable test pour cette formation politique de l’opposition qui traverse une crise interne marquée par des exclusions mais, surtout, des démissions collectives de militants. Une réunion a été, en effet, tenue aujourd’hui par des jeunes du parti pour préparer le meeting, sous l’encadrement du Dr Belmki et Yassine Aissaiouane, deux cadres du parti. Le RCD a vivement dénoncé l’arrestation par la police de plusieurs de ses jeunes militants qui affichaient des annonces du meeting de demain à travers les rues d’Alger. Plusieurs jeunes militants ont presque passé la nuit dans des commissariats à Alger avant qu’ils ne soient relâchés, une fois les auditions terminées. Sur sa page Facebook, Atmane Mazouz, secrétaire national à la communication, a dénoncé ces actes d’intimidation dont fait l’objet le RCD. «Ces intimidations orchestrées et répétées contre le RCD viennent confirmer toute la supercherie de la Constitution de Bouteflika qui veut faire croire que les libertés seront garanties et que le rôle de l’opposition sera renforcé. Toutes les annonces du pouvoir ne peuvent résister à l'épreuve du temps et à la nature du régime», a-t-il conclu. Le meeting sera animé par le président du parti Mohcine Belabbès. Il vise ainsi à marquer le 26e anniversaire de la création du RCD le 9 février 1989. Ce meeting risque d’être perturbé par des militants dissidents qui dénoncent la gestion jugée «catastrophique» et d’«antidémocratique» et l’état de déliquescence et délinquance politique dans lequel se débat le parti, réduit aujourd’hui à «un club d’amis». C’est ainsi que des dizaines de militants ont motivé leur démission du parti la semaine dernière. L’exclusion de Norreddine Aït Hamouda, un des fondateurs du RCD, annoncée par le bureau régional de Tizi Ouzou, semble avoir son impact négatif sur le parti.
R. Mahmoudi et Sonia Baker