La Constitution publiée dans le Journal officiel : le compte à rebours a-t-il commencé pour Sellal ?
Le texte de la Constitution amendée a été publié dans le Journal officieldu 6 mars. Sa publication est intervenue juste après sa signature par le président Bouteflika. Composée de 38 pages, la nouvelle Constitution est censée, au moins dans l’esprit, consacrer plus de libertés, d’égalité entre Algériens et de démocratie. Vivement critiquée par l’opposition, cette Constitution a été présentée par ses promoteurs comme l’ultime acte parachevant une réforme qui vise à instaurer un Etat de droit. Son entrée en vigueur va-t-elle induire des changements au sommet de l’Etat ? La question qui occupe les esprits depuis quelques semaines est celle relative à un éventuel changement de gouvernement. Beaucoup de rumeurs ont circulé ces derniers jours sur cet hypothétique remaniement. Certains l’ont lié à la publication de la nouvelle Constitution. Ce qui est désormais fait. Rien ne peut donc empêcher ce changement d’intervenir dans les tout prochains jours. Lors de son intervention en marge de l’ouverture de la session parlementaire du printemps, le Premier ministre Abdelmalek Sellal, a affirmé que tout dépend de la volonté du chef de l’Etat. «C’est au président de la République de décider d'un éventuel remaniement du gouvernement, lequel assume actuellement d'importantes tâches, à la lumière d’une conjoncture économique aussi sensible que complexe», a-t-il souligné, en précisant que «la Constitution amendée est claire et ne fait pas obligation au président de la République de remanier le gouvernement». Trois hypothèses ont été avancées par le Premier ministre. La première est qu’on change de gouvernement. La deuxième est qu’on opère un remaniement ministériel. La troisième qu’on continue avec le même gouvernement. Mais le secrétaire général du FLN, Amar Saïdani, assure qu’il y aura un remaniement ministériel qui ne concernera pas le poste de Premier ministre. A en croire le SG du FLN, le chef de l’Etat aurait retenu la deuxième hypothèse : changer quelques ministres et permuter d’autres, comme il le fait depuis septembre 2012. Certaines sources, qui accréditent cette hypothèse, font état de quatre portefeuilles ministériels qui devraient changer de main. Autrement dit, quatre ministres qui seraient remerciés. Les mêmes sources assurent que ce remaniement ne toucherait pas aux départements de souveraineté comme les Affaires étrangères, l’Intérieur, la Défense nationale et la Justice. En plus clair, des ministres comme Ramtane Lamamra, Noureddine Bedoui ou Tayeb Louh devraient rester au sein de l’exécutif. Aux yeux de nombreux observateurs, le changement promis à travers l’adoption de cette nouvelle Constitution doit commencer par le sommet en nommant un nouveau gouvernement avec notamment un ministre de la Défense. Si l’on continue avec la même équipe ou qu’on se limite à un léger lifting, cela donnerait raison à ceux qui disent que la nouvelle Constitution n’est qu’un leurre politique du pouvoir afin de gagner du temps pour organiser son maintien à travers la désignation d’un successeur «maison» au président Bouteflika.
Sonia Baker