Un nouveau règlement de la Banque d’Algérie pour encourager la création des bureaux de change (Laksaci)
La Banque d'Algérie a élaboré un nouveau règlement modifiant les conditions d’agrément des bureaux de change, une mesure qui vise à absorber les devises circulant dans le marché informel sur fond d’une baisse drastique des revenus du pays en devises, a indiqué mercredi le gouverneur Mohamed Laksaci. «Le Conseil de la Monnaie et du Crédit a finalisé le 6 mars en cours un nouveau règlement portant élargissement du change manuel de manière à expliciter les conditions d’éligibilité des personnes physique ou morales pouvant ouvrir des bureaux de change en Algérie», a-t-il dit lors d’une séance plénière à l'APN consacrée aux réponses aux préoccupations des députés quant au rapport sur les évolutions économiques et monétaires pour 2014 et les neuf premiers mois de 2015. L'instruction 03-97 du 16 avril 1997, régissant l’activité des bureaux de change, définit le change manuel comme «toute opération d'achat et/ou de vente de billets de banque et/ou de chèques de voyage libellés en monnaies étrangères librement convertibles contre de la monnaie nationale». Ces bureaux ne sont pas autorisés, pour le moment, à vendre de la devise ou à acheter des Dinars. M. Laksaci n’a cependant pas fourni plus de détails sur les moyens avec lesquels sera «élargi» le change manuel. Il a rappelé que, sur 46 bureaux de change agréés depuis 1997, seulement six sont opérationnels aujourd’hui. Il expliquera cette frilosité pour l’ouverture de bureaux de change par la «faible offre des devises» et par la faible rémunération offerte à ces bureaux. Pour faire face à cette défaillance, une nouvelle instruction de la Banque d’Algérie va augmenter la marge bénéficiaire de ces bureaux, fixée à 1% depuis 1997. «Une instruction, qui va paraître juste après la publication du nouveau règlement au journal officiel, va augmenter la marge bénéficiaire des bureaux de change pour rendre cette activité plus attractive», a-t-il dit sans donner plus de détails. Mais, les deux questions «qui restent à poser», selon le Gouverneur est de «savoir quel sera le niveau de l’offre de la devise, du moment que le niveau de la demande est connu, et de savoir si les bureaux de change seront assez attractifs pour attirer les fonds circulant dans le marché informel». L’expansion du marché informel de la devise et «l’impuissance» des autorités à le contenir étaient parmi les principales préoccupations des députés lors des débats mardi.