Fuite des sujets du bac : Louh confirme l’ouverture d’une enquête
Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, a indiqué jeudi que les procureurs de la République dans certaines wilayas du pays avaient ordonné à la police judiciaire de la Gendarmerie nationale d'ouvrir une enquête sur les faits liés à la fuite des sujets du baccalauréat (session 2016). «Lorsqu'il s'agit de faits à caractère pénal, la justice n'attend pas», a déclaré M. Louh en marge d'une séance plénière à l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales, précisant que «les procureurs de la République dans certaines wilayas, dont la capitale, ont ordonné à la police judiciaire de la Gendarmerie nationale d'ouvrir une enquête sur ces fuites de sujets». «Les résultats des investigations menées sous le contrôle du ministère public seront présentés à la justice conformément à la loi», a souligné le ministre, rappelant que la législation nationale est «claire» s'agissant des sanctions prévues contre les auteurs de crimes électroniques.
Les syndicats appellent au durcissement des sanctions
Les syndicats du secteur de l'éducation ont estimé, unanimement jeudi à Alger, nécessaire de durcir les sanctions à l'encontre des responsables de la fuite des sujets du baccalauréat 2016 au moment où les avis restaient partagés quant à la réorganisation des examens dans les matières concernées notamment les sciences de la nature et de la vie. Dans une déclaration, le président de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation a indiqué que le syndicat proposera lors de la réunion évaluative du bac 2016, la réorganisation des examens dans les matières touchées par la fuite des sujets à travers les réseaux sociaux. Il a affirmé que la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, présentera lors de cette rencontre, les résultats de l'enquête ouverte sur cette affaire, soulignant que le syndicat tenait à connaître les responsables de cet acte. Il a qualifié également la fuite des sujets de «complot» visant à entamer la crédibilité de l'examen et la stabilité du secteur. De son côté, le syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (SATEF), a suggéré par le biais de son secrétaire général Boualem Amoura, «la réorganisation de l'examen dans les matières ayant fait objet de fuite et dans les régions où une fraude collective a été confirmée». Il a proposé l'organisation d'une session spéciale en juillet prochain juste après la fête de l'Aïd El-Fitr, ajoutant que la fuite des sujets du bac était un acte «grave» en ce sens qu'il visait la stabilité de l'Algérie en poussant les élèves à investir les rues. Il a d'autre part, appelé «les institutions de l'Etat à tenir une réunion pour préserver la crédibilité de l'examen du bac». Ferhat Chabekh, secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE) relevant de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), a rappelé que la rencontre d'aujourd'hui était à caractère évaluatif et sera sanctionnée par un communiqué dans lequel la ministre de l'Education nationale annoncera toutes les mesures à prendre. Le président de l'Association nationale des parents d'élèves, Ahmed Khaled, a appelé, lui aussi, à l'ouverture d'une enquête pour identifier les personnes à l'origine de la fuite des sujets dans l'attente de la prise de sanctions. Le représentant des parents d'élèves a indiqué que l'association attendait la réponse du ministère de l'Education nationale sur les résultats de l'enquête qui seront connus cet après-midi, juste après la fin des épreuves. Par ailleurs, le ministère de l'Education nationale avait annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête sur la fuite des sujets du bac à travers les réseaux sociaux afin d'identifier et poursuivre les personnes impliquées.
R. N.