Talaie El-Houriyet : «Le groupe El-Khabar est victime d’un abus de pouvoir»
Le parti de Benflis, Talaie El-Houriyet, a qualifié le jugement rendu dans l’affaire El-Khabar de «déni de justice». Dans un communiqué transmis à notre rédaction, Talaie El-Houriyet considère que cette affaire à elle seule réunit toutes les «outrances» auxquelles «l’Etat de non-droit peut avoir recours pour punir l’insoumission, la non-allégeance et la non-compromission». Talaie El-Houriyet souligne que «le régime politique en place révise la Constitution, remanie le gouvernement et multiplie les professions de foi démocratiques sans que rien d’essentiel ne change dans sa nature intrinsèque et dans ses comportements innés». Cette formation, qui milite pour un changement démocratique pacifique, estime qu’«un Etat de non-droit ne produit que du non-droit dans tout ce qui s’accomplit en son nom». «En l’affaire El-Khabar, souligne ce parti, se retrouvent, tout à la fois, l’abus de pouvoir, le non-respect des lois, l’instrumentalisation de la justice et le viol de la liberté d’expression et du droit à l’information». «Depuis le départ, les pouvoirs publics ont cru devoir donner une tournure politique à une transaction commerciale qui, dans un Etat de droit, ne les aurait concerné ni de près ni de loin», soutient ce parti pour lequel «cette immixtion politique dans un acte commercial n’est pas de bon augure», surtout qu’on parle actuellement d’un nouveau modèle économique. Le parti de l’ancien chef du gouvernement rappelle, dans ce sillage, que «les Etats de non-droit veulent souvent apparaître comme étant scrupuleux et s’emploient à donner un vernis de légalité à leurs agissements politiques arbitraires». «Cela a été manifestement le cas dans l’affaire du groupe El-Khabar», poursuit-il, relevant le fait que «nul n’ignore, dans notre pays, que la justice n’est pas un pouvoir indépendant et qu’elle n’est qu’un appareil auxiliaire du régime en place, tout comme l’ensemble des autres institutions constitutionnelles que ce régime politique a réussi à satelliser et à soumettre à son bon vouloir». Pour Talaie El-Houriyet, il est clair que «le groupe El-Khabar est victime d’un abus de pouvoir et d’un déni de droit, mais il n’est pas le seul». Il considère que, dans cette affaire, il y a d’autres victimes de cet abus de pouvoir et de ce déni de droit, à savoir «la Constitution, les lois de la République, l’indépendance de la justice, les libertés individuelles et collectives ainsi que la liberté d’entreprendre, la liberté d’expression et le droit à l’information».
Sonia Baker
Comment (2)