Renvoi imminent des sans-papiers algériens, marocains et tunisiens d’Allemagne ?
Les autorités allemandes sont pressées de renvoyer les ressortissants clandestins issus des pays du Maghreb. Après des mois de négociations et de pressions diplomatiques exercées sur les gouvernements des pays concernés, Berlin est aujourd’hui passé à la vitesse supérieure, en affichant sa disponibilité à «aider» ces pays à organiser le rapatriement de leurs ressortissants. Le premier pays à se soumettre à la volonté allemande sera le royaume du Maroc. Selon l’agence français AFP, le roi Mohammed VI et la chancelière allemande Angela Merkel se sont entretenus par téléphone ce mercredi, pour accélérer le retour des ressortissants marocains arrivés clandestinement en Allemagne. Le ministre de l’Intérieur marocain devrait se rendre prochainement à Berlin pour finaliser les termes de cet accord. Rabat s’est engagé à accélérer le retour de ses ressortissants venus illégalement sur le territoire allemand, en «optimisant» et en «rationalisant» la gestion des flux migratoires.
Il faut alors s’attendre à la même réponse de la part d’Alger. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de son voyage à Berlin en janvier dernier, s’était, lui aussi, engagé à aider le gouvernement allemand à résoudre ce problème qui est devenu une affaire politique de premier plan en Allemagne, après le scandale des agressions sexuelles du 31 décembre dernier dans la ville de Cologne. Le gouvernement algérien s’est notamment engagé à mettre en œuvre un protocole d’accord algéro-allemand signé en 1997, mais qui ne sera ratifié qu’en 2006. Cet accord portant sur la réadmission stipule que «les autorités algériennes réadmettront sans formalité les ressortissants algériens séjournant de manière illégale sur le territoire national de la République fédérale d’Allemagne, même lorsque ceux-ci ne sont pas en possession d’un passeport ou d’une carte d’identité valides, à condition qu’il soit prouvé ou démontré de manière crédible que lesdites personnes possèdent la nationalité algérienne».
Le protocole indique, néanmoins, que l’Algérie peut émettre des réserves en cas de non-conformité de la procédure à cet accord. En effet, est-il souligné, «si la partie algérienne considère que la mise en œuvre de (…) la reprise en cas d’erreur n’est pas conforme à l’esprit et à la lettre de cette disposition, elle peut, après consultation et provisoirement, suspendre la procédure de réadmission».
Le Parlement allemand a voté, en mai dernier, une loi qui considère l’Algérie comme un pays «sûr». Ce texte permettait désormais au gouvernement allemand d’expulser plus facilement vers l’Algérie et les autres pays concernés – le Maroc et la Tunisie – leurs ressortissants qui sont en situation irrégulière.
R. Mahmoudi
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