Proche-Orient : Lamamra rappelle l’urgence d’une solution
Soixante-dix Etats et organisations concernés par le conflit israélo-palestinien, dont l’Algérie, se sont retrouvés ce dimanche à Paris pour tenter de relancer le processus de paix, en panne depuis 2014. A l’initiative de la France, cette conférence internationale intervient moins d’un mois après la résolution 2334 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée le 23 décembre dernier, qui exige de nouveau d’Israël qu’il arrête «immédiatement et complètement» toutes ses activités de peuplement dans les territoires palestiniens occupés, y compris Al-Qods-Est. Une résolution toutefois rejetée par Israël qui poursuit ses violations dans les territoires palestiniens occupés.
Dans un discours prononcé à l’occasion de l’ouverture de la conférence, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a précisé que l’initiative française a le soutien de l’Algérie. «Notre présence collective à Paris se veut un témoignage d’attachement à l’œuvre de paix à travers la formule des deux Etats vivant côte-à-côte telle que consacrée par les parties elles-mêmes dans les acquis que leurs négociations ont permis de réaliser sur la voie d’un règlement juste, global et durable au conflit israélo-palestinien», a soutenu M. Lamamra.
Le chef de la diplomatie algérienne a encore attiré l’attention sur le fait que «dans ce Moyen-Orient plus que jamais parcouru par les ondes négatives de l’extrémisme et du terrorisme, seule la satisfaction des droits nationaux inaliénables du peuple palestinien dans son Etat indépendant, avec Jérusalem-Est comme capitale, est de nature à ouvrir une nouvelle ère au bénéfice de tous les peuples de la région».
Ramtane Lamamra a rappelé de plus que le cadre du règlement du conflit «est bien balisé par les résolutions pertinentes des Nations unies, les principes de la Conférence de Madrid sur la paix, notamment l’échange de territoires contre la paix, la feuille de route et les accords conclus par les parties ainsi que par les projections de l’initiative arabe de paix», soulignant que «la volonté de la partie palestinienne d’assumer ses responsabilités à cet égard n’a jamais été prise en défaut».
La France, pays organisateur de la conférence, butte sur l’intransigeance de l’Etat hébreu qui s’oppose à toute approche multilatérale du conflit. A ce propos, Ramtane Lamamra s’est montré persuadé que l’initiative française est susceptible de «revivifier et de stimuler l’action de la communauté internationale vis-à-vis de la crise du Moyen-Orient qui perdure comme source d’une injustice historique génératrice de drames, tensions et violences de toutes sortes dans une région sensible et complexe». Ce recentrage d’une attention et d’efforts que d’autres situations conflictuelles ont longtemps captés est, a-t-il dit, assurément opportun et approprié.
Dans ce paysage géopolitique, a-t-il ajouté, lourd de menaces se greffant sur la cause originelle de l’instabilité structurelle qui l’affecte, la résolution 2334 adoptée récemment par le Conseil de sécurité des Nations unies, condamnant la poursuite de la colonisation des territoires palestiniens occupés, est venue porteuse d’un potentiel de sortie de l’immobilisme à travers la disqualification de tous actes unilatéraux et faits accomplis illégaux.
A rappeler que les deux principaux intéressés ne participent pas à cette conférence. Si les Palestiniens sont favorables à l’initiative française, Israël, violemment opposé à toute approche multilatérale du dossier, n’a de cesse de la dénoncer. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui avait fustigé vendredi une «imposture», est revenu ce dimanche à la charge, jugeant la conférence «futile». Dans ce contexte, la réunion de Paris vaut surtout pour le symbole, à un moment où la perspective de deux Etats s’évapore compte tenu de la situation sur le terrain, marquée par la poursuite de la colonisation israélienne, la radicalisation des discours et la montée des frustrations.
Khider Cherif
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