Riyad couvre les terroristes : «Les Syriens ne fuient pas Daech mais l’armée russe»
Lors d’une intervention à la conférence de la coalition internationale dite de «lutte contre l’organisation terroriste Daech», organisée dimanche à Riyad, le chef d’état-major de l’armée saoudienne, le général de corps d’armée, Abderrahmane Bin Salih Al-Bunyan, s’est résolu, dans le sillage d’une analyse cafouilleuse, à plaider la cause de la même organisation qu’il prétend combattre. Ce haut responsable militaire de la monarchie saoudienne explique que l’exode massif des populations civiles en Syrie n’était pas dû aux assauts de Daech et des autres groupes islamistes armés, mais bien aux opérations de l’aviation russe qui, selon lui, en s’attaquant aux «groupes rebelles modérés» – dont Fath Al-Cham, allié d’Al-Qaïda et soutenu par Riyad –, permettait à Daech de s’implanter et de conquérir davantage de terrain. Selon l’orateur, tous les efforts de la coalition internationale – conduite par les Etats-Unis – en Syrie s’en trouvaient ainsi «absorbés» par les opérations de sauvetage menées en faveur des populations déplacées, ce qui, selon sa logique, ralentirait systématiquement l’intervention de cette coalition contre l’organisation de Daech.
Le chef de l’armée saoudienne n’a pas soufflé mot sur les exactions et massacres effroyables commis par cette organisation terroriste sur la population en Syrie, en Irak ou au Yémen, où l’agression militaire saoudienne qui dure depuis deux ans aura permis aux groupes affiliés à Daech d’occuper une bonne partie du sud du pays et d’avancer au fur et à mesure que les frappes saoudiennes s’intensifiaient contre les positions des houthies.
Le chef d’état-major saoudien a prévenu, à cette occasion, que la lutte contre l’organisation Daech serait longue et qu’elle nécessitait l’adhésion de l’ensemble des pays arabes et musulmans à cette démarche et un redoublement d’efforts de la part des pays membres, tout en louant le rôle que jouent les Etats-Unis dans l’élimination de plusieurs dirigeants de Daech ces derniers mois, et le «reflux» de cette organisation transfrontalière en Syrie et en Irak.
A noter que cette conférence, consacrée à l’étude des moyens à mettre en œuvre pour lutter contre l’expansion de Daech et «stopper l’afflux des terroristes vers les zones de conflits», a regroupé des chefs d’état-major de quatorze pays arabes et occidentaux, membres de la coalition internationale qui comprend officiellement soixante-huit pays, dont la Tunisie, le Maroc, le Qatar, l’Arabie Saoudite, le Nigéria, la Turquie et les Etats-Unis. L’Algérie n’est pas membre de cette coalition et n’a pas pris part à cette conférence.
R. Mahmoudi
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