Ramtane Lamamra : «C’est à une nouvelle organisation que le Maroc va adhérer»
Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a soutenu que tout le tintamarre qui accompagne la demande d’intégration du Maroc à l’Union africaine n’est que de la propagande, puisque qu’il s’agit d’une simple adhésion à une nouvelle organisation, a-t-il déclaré dans une interview au magazine français Jeune Afrique. Lamamra a souligné qu’il n’y aurait pas [au sommet d’Addis-Abeba] de débat autour de la RASD, pour la simple raison que c’est un membre fondateur qui bénéficie des mêmes droits et obligations que tout le monde. «Le débat, affirme-t-il, est autour d’une demande d’adhésion du royaume du Maroc à l’Union africaine.» Interrogé sur les relations entre l’Algérie et le Maroc, Lamamra a assuré que celles-ci sont «fraternelles, depuis toujours, même quand il s’agit de parler de dossiers importants».
Au sujet de la taxe de 0,2% sur les importations récemment instituée pour financer l’organisation panafricaine, le chef de la diplomatie algérienne a affirmé que l’Algérie s’y engageait sans réticence. «L’Algérie, explique-t-il, a toujours fait des sacrifices pour cette organisation. Nelson Mandela a reçu sa formation militaire en Algérie, comme la plupart des cadres des mouvements de libération. Avons-nous jamais envoyé des factures après avoir fait tout cela pour l’indépendance des peuples africains ? Aujourd’hui encore, si nous devons contribuer financièrement davantage, nous le ferons. Nous faisons des sacrifices pour l’UA et pour les peuples, palestinien compris, qui aspirent à bénéficier de la solidarité de l’Algérie. Pour nous, ce sont des convictions très profondes», a-t-il martelé.
Revenant sur le sommet de Brazzaville consacré à la Libye, et auquel le Premier ministre Abdelmalek Sellal a pris part, Ramtane Lamamra a souligné qu’il s’agissait de réunir un comité de haut niveau des chefs d’Etat qui a été créé par l’Union africaine pour que la contribution de cette dernière à une solution entre Libyens, pacifique, transitionnelle et inclusive, «puisse se faire dans les meilleures conditions possibles». Il évoque l’existence d’une feuille de route qui prévoit, entre autres, une rencontre entre le chef du gouvernement d’union libyen, Fayez Al-Sarraj, et le général Haftar, sous l’égide l’UA.
Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères a salué le travail effectué par Nkosazana Dlamini-Zuma à la tête de la commission de l’UA. «Pour l’Algérie, précise-t-il, Mme Zuma a fait un excellent travail, sur tous les plans. Certains ont pu penser qu’elle avait des programmes qui lui tenaient plus à cœur que d’autres, comme la promotion de la femme africaine. J’ai été commissaire avec elle, je sais qu’il y a certains sujets qu’elle a poussés dès l’instant où elle a pris ses fonctions.» Et de déclarer que l’Algérie n’avait pas de candidat préférable à la succession de Mme Zuma, en démentant, au passage, l’information selon laquelle lui-même appuierait la candidature du ministre tchadien des Affaires étrangères Moussa Faki Mahamat.
Lamamra a révélé que plusieurs candidats, dont le Tachadien, avaient sollicité le soutien de l’Algérie. «Que voulez-vous ? L’Algérie est un pays qui compte dans cette organisation. Nous ne pouvons que nous en réjouir !», a conclu le ministre des Affaires étrangères.
R. Mahmoudi
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