Le Makhzen affirme avoir saisi des armes en provenance d’Algérie : honteux mensonge !
Pour détourner l’attention sur sa situation politique, sociale et sécuritaire désastreuse, le Maroc s’attaque une fois de plus à l’Algérie en l’accusant de lever le pied dans la surveillance de sa frontière ouest et de laisser passer des armes. Ce n’est pas la première fois que les autorités marocaines usent de ce pitoyable stratagème pour cacher également leur incompétente et leur incapacité à neutraliser les cellules terroristes de Daech implantées un peu partout dans le royaume. Un royaume qui s’est transformé ces dix dernières années en une véritable fabrique de salafistes et de terroristes. Le procédé est même rodé.
Le chef du Bureau central d’investigation judiciaire (BCIJ), relevant de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), Abdelkader Khayame, n’a rien trouvé de mieux cette fois pour expliquer son incompétence criarde que de soutenir l’idée absurde que les armes récupérées sur les éléments du groupe terroriste Daech arrêtés à El-Jadida, Salé, El-Gara, Boulaâouane (province d’El-Jadida) et au douar Maâtallah (province de Taza) proviendraient d’Algérie.
Tous les spécialistes du terrorisme au Maghreb poufferont certainement de rire en lisant le compte rendu de la conférence de presse de ce policier du dimanche qui pense vraiment pouvoir faire avaler à l’opinion une couleuvre aussi grosse. Tout le monde sait aujourd’hui qu’en raison de l’état de déliquescence avancé de ce pays, c’est l’Algérie qui veille sur la sécurité de Mohammed VI et de ses millions de sujets. Et cela malgré les contentieux qui opposent les deux pays. Cela parce que l’Algérie a compris très tôt que sa sécurité dépendait aussi de la stabilité du Maroc, dont les responsables ne sont même pas capables de mettre fin au trafic de drogue dans leur pays. Encore faudrait-il qu’ils le veuillent vraiment.
La preuve que l’Algérie fait de l’antiterrorisme à la place de leur voisin de l’Ouest et que c’est plutôt Rabat qui présente une propension à encourager le terrorisme ? Il y en a à profusion. Pour ne pas aller très loin, on peut déjà citer l’alerte lancée il y a quelques mois par les autorités algériennes pour attirer l’attention sur le départ massif de jeunes Marocains en Libye pour rejoindre Daech. Tout ce beau monde transitait par Alger. Comme les Marocains n’avaient pas bougé le petit doigt, les autorités algériennes ont dû solutionner elles-mêmes le problème. On ne compte également plus le nombre de fois où l’armée et la gendarmerie algériennes ont saisi des quantités astronomiques d’armes et de minutions à la frontière avec le Maroc. Et tout cela ne figure pas dans les rapports rendus publics par les services de sécurité algériens. Les agressions sont telles que le gouvernement algérien a dû mobiliser des millions de dollars pour rendre aussi imperméable que possible sa frontière avec le Maroc.
En portant des accusations aussi ordurières contre l’Algérie, Abdelkader Khayame veut en réalité surtout cacher le fait que la menace vient surtout du Maroc, en témoigne le nombre élevé de citoyens marocains ayant rejoint les rangs de Daech et du Front Al-Nosra. Ce n’est pas tout. Il n’y a pas pour ainsi dire un attentat qui est commis en Europe sans qu’on n’y ait dénombré un Marocain impliqué. Et puisque le chef du Bureau central d’investigation judiciaire (BCIJ) semble vouloir jouer au plus malin, autant donc sortir la grosse artillerie pour rappeler simplement à l’opinion publique le rôle joué par la DGED dans la création Mujao, groupe spécialisé dans le terrorisme et le trafic de drogue et dont les éléments ont mis à feu et à sang de nombreuses localités d’Afrique de l’Ouest.
Est-il besoin aussi de rappeler le comportement peu honorable du Makhzen durant la décennie noire en Algérie. Les autorités marocaines n’avaient-elles pas fourni l’asile au sinistre fondateur du GIA, Abdelhak Layada, que l’Algérie a dû récupérer de force, et laissé bon nombre d’éléments de groupes terroristes se replier sur leur territoire après avoir lancé des attaques contre des villes algériennes ? Et la liste est encore longue. Monsieur Abdelkader Khayame, arrêtez de jouer à votre petit jeu. Vous risquez d’y perdre gros.
Khider Cherif
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