Brahim Ghali : «Le Maroc doit œuvrer pour la paix»
Le président sahraoui Brahim Ghali a soutenu à Addis-Abeba que l’adhésion du Maroc à l’Union africaine (UA) l’engage à contribuer efficacement à la mise en œuvre du plan de paix ONU-OUA (actuellement UA) pour la décolonisation du Sahara Occidental et le respect de la souveraineté de la République arabe sahraouie démocratique sur son territoire. «En adhérant à l’Union africaine, le Maroc est tenu à coopérer activement aux efforts des deux organisations (l’Union africaine et l’Organisation des Nations unies) dans la recherche d’une solution définitive juste et durable du conflit au Sahara Occidental garantissant le droit à l’autodétermination au peuple sahraoui», rapporte l’agence de presse sahraouie SPS mercredi.
Le président sahraoui a souligné que «l’Union africaine demeure un garant important aux côtés de l’Organisation des Nations unies pour la mise en œuvre du plan de règlement, retardé au fil des années par les obstacles du régime marocain, et à travailler pour la résolution complète du conflit entre deux membres de l’organisation continentale». A l’issue d’un entretien avec le nouveau Secrétaire général de l’ONU, Antonio Gutteres, à Addis-Abeba en marge des travaux du 28e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA, clôturés mardi, le président sahraoui a rappelé que la Mission onusienne pour l’organisation du référendum au Sahara Occidental (Minurso) «doit être en mesure de mener à bien sa mission pour laquelle elle a été mise en place il y a 26 ans et dont elle porte le nom, afin de permettre au peuple sahraoui de s’exprimer librement sur son avenir».
Le président sahraoui, également secrétaire général du Front Polisario, a soutenu que le moment est venu pour organiser le référendum d’autodétermination au Sahara Occidental, regrettant le fait que la Minurso demeure la seule mission des Nations unies sans composante de surveillance des droits de l’Homme, Selon SPS. M. Ghali a dénoncé «la persistance des violations marocaines des droits de l’Homme dans les parties occupées du Sahara Occidental», appelant l’ONU à agir face à cette situation «inacceptable».
Vendredi dernier, le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a affirmé que ce sommet mettra le Maroc face à ses responsabilités historique et juridiques, car étant une force qui occupe illégalement un pays membre de l’organisation panafricaine, rappelant qu’il était le seul pays d’Afrique qui ne respecte pas ses frontières reconnues à l’échelle internationale. Lors d’une conférence de presse au siège de l’Union africaine (UA), M. Ould Salek a évoqué la demande d’adhésion du Maroc à l’UA, relevant que celle-ci exigeait un traitement spécial par l’organisation dans le sens où le Maroc n’était pas un pays comme les autres, mais un pays qui occupe un autre Etat africain, membre de l’organisation, donc un pays colonisateur avec un régime identique au régime abject de l’apartheid.
Le président sahraoui Brahim Ghali a participé aux travaux du 28e sommet des chefs d’Etats et de gouvernement de l’UA, tenu sur deux jours dans la capitale éthiopienne sous le thème «Exploiter le dividende démographique grâce à des investissements de la jeunesse».
R. I.
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