Maroc : le mouvement d’autodétermination du Grand Souss démasque la mafia de Rabat
C’est le retour de flamme pour un royaume qui a longtemps joué avec le feu en soutenant plus ou moins ouvertement les mouvement séparatistes du MAK et du Mzab dans le but de déstabiliser l’Algérie. Ainsi, après les Rifains, des militants autonomistes du Grand Souss, dans le sud-ouest du Maroc, viennent de relancer leur mouvement d’autodétermination appelant à se séparer d’une autorité «prédatrice» et «colonisatrice». Dans une déclaration proclamant la renaissance du mouvement d’autodétermination dans le Grand Souss, dont Algeriepatriotique a reçu une copie, les initiateurs du mouvement justifient leur démarche par la poursuite de «l’ostracisme du Makhzen» et du «centralisme inique» dans la gestion des affaires du pays, de sa mauvaise gouvernance et son impunité.
Les auteurs de la proclamation comparent leur région à un «protectorat» que la tutelle marocaine continue à piller dans l’impunité totale et à annexer de force au patrimoine forestier, «faisant fi des structures traditionnelles de la région». Ils accusent l’autorité centrale d’assurer la protection à une mafia foncière au détriment des propriétaires authentiques et surtout d’encourager l’installation d’étrangers venus des pays du Golfe, en évacuant les populations autochtones et en les privant d’investir sur leurs propres terres, citant l’exemple du projet d’Agadir Land qui a été, selon eux, empêché pour des raisons factices.
«Les exactions et persécutions qu’endurent les populations du Grand Souss, font encore remarquer les auteurs de la déclaration, ne diffèrent pas de ce que vivent tous les enfants de la région installés dans les autres provinces du royaume, lesquels sont systématiquement accablés d’impôts pour les pousser, partout, à quitter les lieux, comme c’est le cas au quartier Derb Omar, à Casablanca, afin de briser leur influence économique et leur faire payer leur refus d’intégrer les circuits mafieux.» Ils expliquent que le Makhzen veut contrôler toute l’économie et l’orienter vers des pistes qui ne profitent qu’aux pontes du régime «dont le seul souci est de remplir leurs comptes bancaires personnels et d’agrandir leurs investissements à l’étranger, sans la moindre explication sur l’origine de tous ces fonds».
«Devant cette situation dramatique, lit-on encore dans la déclaration, le mouvement d’autodétermination au Grand Souss réclame une pleine autonomie, seul moyen de rompre avec l’exploitation par le Makhzen des ressources naturelles, financières et humaines de la région.» Il appelle à un rassemblement le 19 février prochain à Agadir, capitale du Grand Souss, pour dénoncer la corruption et le despotisme, et «contraindre la mafia du Makhzen à respecter la volonté et la dignité des habitants du Grand Souss».
A cette occasion, le mouvement autonomiste du Grand Souss apporte son soutien aux autonomistes du Rif qui luttent contre le même despotisme de Rabat et contre «la militarisation» de leur région, tout en dénonçant la répression des dernières manifestations dans la ville d’Al-Hoceima pour protester contre la mort dans des conditions tragiques en octobre dernier d’un jeune vendeur de poisson.
R. Mahmoudi
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