Interpol va créer une structure antiterroriste sur la base de l’expérience algérienne
Le secrétaire général de l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol), Jürgen Stock, a affirmé que l’expérience de l’Algérie en matière de sécurité pourrait servir à la mise en place d’une nouvelle structure policière internationale au sein de l’organisation adaptée à la situation actuelle. Dans une interview publiée dans le dernier numéro de la revue Echorta, M. Stock a précisé qu’«Interpol compte sur l’Algérie et son expérience dans la lutte contre le terrorisme ainsi que sur ses institutions policières qui jouissent d’un haut niveau de professionnalisme», ajoutant que la «riche expérience de l’Algérie servira de support dans l’action de l’organisation pour la mise en place d’une nouvelle structure policière internationale adaptée à la situation actuelle». Le SG d’Interpol a évoqué la coordination qui caractérise le corps de la police algérienne, ce qui «a permis le règlement de problèmes et menaces sécuritaires sur le triple plan intérieur, régional et international». Il a salué dans ce sens le «progrès important enregistré par l’Algérie, désormais un partenaire efficace et incontournable, en terme de collaboration avec Interpol».
Le responsable a mis en avant les «efforts déployés par l’Algérie depuis des années pour soutenir la coopération sécuritaire internationale», rappelant les nombreux projets mis en œuvre au niveau de la région pour améliorer l’exploitation de la base de données d’Interpol. M. Stock a rappelé l’élection par l’Assemblée générale d’Interpol d’un expert de sécurité nationale, spécialisé dans le traitement des informations criminelles et la gestion des moyens de technologies de la communication au niveau de la commission de contrôle des fichiers d’Interpol.
S’agissant de la relation entre Afripol et Interpol, le responsable a souligné que l’unification des efforts entre les différents acteurs dans le domaine sécuritaire est désormais le «meilleur moyen pour faire face aux défis actuels auxquels est confrontée la région, notamment les crimes terroristes, la cybercriminalité et le trafic de drogue». Il a indiqué que la concentration d’Interpol sur la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord était due «au développement qu’elle connaît en matière de lutte contre la cybercriminalité, la lutte antiterroriste et la traite humaine», affirmant son appui à la proposition de création d’un siège d’Interpol en Afrique.
M. Stock s’est dit convaincu qu’Afripol «contribuera à instaurer la sécurité internationale, à la faveur d’une coopération étroite avec Interpol pour réaliser une architecture sécuritaire globale et un échange d’informations rapide et sécurisé», ce qui représente «une réponse idéale à même de garantir la prévention et la lutte efficace contre les différentes formes de criminalité». Afripol se veut «une tribune pour l’échange d’informations importantes en Afrique, notamment à travers l’enrichissement et l’exploitation de la base de données et d’informations internationales en matière de lutte contre le terrorisme», a-t-il estimé. A cet effet, il a appelé les différents pays membres à étendre leur utilisation de la base de données pour «développer une approche globale et unifiée permettant de faire face aux défis criminels et sécuritaires».
M. Stock a mis l’accent, en outre, sur l’importance de la formation spécialisée assurée par l’organisation, en collaboration avec les pays membres, à leur tête l’Algérie, rappelant les multiples domaines de coopération liant Interpol à plusieurs pays auxquels cette dernière fournit les données biométriques sur les éléments des réseaux terroristes, à l’instar de Daech et Boko Haram, pour aider les services de sécurité à les localiser, notamment lorsqu’il sont de retour à leurs pays d’origine. Ladite organisation veille à assurer des données identitaires ordinaires telles les empreintes, l’ADN ou les photos de milliers de terroristes, a-t-il ajouté, appelant l’ensemble des pays à développer une technique biométrique pour identifier les terroristes et les criminels afin de les empêcher d’utiliser de fausses identités.
R. N.
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