Course aux sièges : protestations, fermetures de bureaux et démissions au FLN
Les choix faits par le Front de libération nationale (FLN) pour les candidatures aux élections législatives sont contestés dans plusieurs wilayas et à l’étranger. De Guelma à Souk Ahras, en passant par Batna, Constantine et Chlef, des militants de l’ex-parti unique expriment publiquement leur mécontentement.
Ainsi, à Guelma, le bureau de la mouhafadha a été fermé par des militants protestataires qui désapprouvent les choix de la direction centrale. Les protestataires rejettent ce qu’ils qualifient de «choix illogique» de la commission nationale de candidatures dont le travail est supervisé par le secrétaire général Djamel Ould Abbès. Certains contestent la tête de liste, le professeur Mohamed Nemamcha, recteur de l’Université 8-Mai-1945, tandis que d’autres dénoncent le classement des candidats, notamment Kamel Attab, directeur de la caisse régionale de la Cnas, qui ne figure pas en pole position.
Même topo dans la wilaya de Batna où des dizaines de militants se sont rassemblés devant la mouhafadha pour dénoncer des parachutages au détriment des enfants de la région. A Chlef, des centaines de militants rejettent, eux aussi, la liste du parti dans cette wilaya. Venus essentiellement de Tenès, ces contestataires estiment que la liste des candidats choisis par le parti ne représente pas toutes les régions de la wilaya.
A Mascara, un groupe de militants a protesté devant le siège de la mouhafadha et a rendu publique une déclaration dans laquelle ils contestent la liste des candidats qui ne reflète aucunement les engagements ni les promesses du secrétaire général du parti, Djamel Ould Abbès. Pour ces militants, les critères mis en avant durant la phase préparatoire de ces listes n’ont pas été respectés. Ainsi, dénoncent-ils, ni le rajeunissement ni la compétence n’ont été pris en considération. Des contestations ont été également enregistrées à Sétif, à Bouira, à Constantine et à Sidi Bel Abbès.
A l’étranger, c’est la démission massive en Espagne et en France. Les cadres des kasmas du FLN à Marseille, à Lyon, à Nice, à Bordeaux, à Saint-Etienne et à Besançon ont tous démissionné. La raison est l’élimination de la candidature pour un deuxième mandat de Noreddine Belmeddah, député sortant et président de la commission des affaires étrangères, de la coopération et de l’émigration à l’APN.
Ainsi, ça bouillonne au sein de l’ex-parti unique. Bien qu’habitué aux vagues de protestation, le FLN risque de plonger dans une nouvelle crise interne. La colère de la base militante va assurément impacter négativement sa campagne électorale.
Sonia Baker
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