Le gouvernement veut «défolkloriser» le 20 Avril
Dans le cadre de la célébration du 20 Avril, le wali de Béjaïa a enjoint aux chefs de daïra, à travers une note datée du 13 mars, et que nous avons pu consulter, d’inscrire cette commémoration, «au-delà des activités folkloriques», dans une vision devant inclure l’organisation de conférences thématiques qui «ne seront pas nécessairement liées à l’événement», mais sans en donner d’autres précisions.
Le premier magistrat de la wilaya demande également aux premiers responsables des dix-huit daïras que compte Béjaïa d’associer la population «à travers tous les canaux possibles» à ces festivités.
Tacitement, les chefs de daïra sont invités à éviter toute activité dans la rue ou des galas, contrairement à ce qui a été décidé l’année dernière, lorsque les autorités locales avaient été instruites d’organiser, partout en Kabylie, diverses animations à caractère festif et culturel dont des galas musicaux et des rassemblements de commémoration sur des places publiques. Une initiative qui a été relativement bien accueillie par la population, mais a été vite estompée par les grandes marches organisées par des partis politiques et surtout par le MAK qui ont drainé des milliers de personnes.
Il est fort probable aussi que le souvenir des troubles qu’a connus la wilaya de Béjaïa et ses environs début janvier dernier aient amené les autorités à éviter toute action de rue dans une conjoncture socialement et politiquement si peu opportune. Les différentes forces en présence tenteront, à cette occasion, de faire des démonstrations populaires qui s’annoncent tendues à quelques semaines de l’entame de la campagne électorale.
Rabah A.
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