L’ambassadeur du Maroc à Genève pris en flagrant délit de mensonge à l’ONU
Ayant enchaîné ces derniers temps les défaites diplomatiques et juridiques dont la plus cinglante aura été la décision de la Cour européenne de justice stipulant clairement que le Sahara Occidental n’est pas marocain, le Makhzen se voit désormais obligé de recourir à de vils stratagèmes pour faire croire que son abominable entreprise coloniale conserve des soutiens au sein de la communauté internationale.
Isolés et acculés de toutes parts, les diplomates de Mohammed VI se voient aujourd’hui contraints de mentir sur la réalité faite de tortures et de souffrances dans laquelle vivent les Sahraouis dans les territoires sahraouis occupés et des traitements atroces que leur inflige l’armée marocaine au quotidien. C’est ce que vient de faire l’ambassadeur du Maroc à Genève devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU dans le cadre d’un débat sur la situation des droits de l’Homme au Sahara Occidental occupé.
N’ayant eu aucun argument à opposer à une déclaration de 14 membres du Groupe de soutien de Genève pour la Sahara Occidental dans laquelle est dénoncée avec véhémence la violation systématique par le Maroc des droits des Sahraouis, le diplomate marocain n’a rien trouvé de mieux à faire que lire, lui aussi, une déclaration soutenant le contraire et de prétendre qu’elle avait requis le soutien de 21 pays.
Et quand les représentants des pays participants au débat ont cherché à connaître les prétendus soutiens du Makhzen, il s’est avéré que l’annonce marocaine n’était qu’une ignoble fumisterie. Difficile de présenter les choses autrement puisque le culotté représentant marocain a refusé de donner la liste de ces soi-disant «alliés» malgré l’insistance du secrétariat du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU. Bien évidemment, et fort heureusement, l’institution onusienne a refusé de tenir compte de la déclaration mensongère du Makhzen.
Ce n’est pas la première fois que le Maroc est humilié de la sorte. Il y a quelques mois encore, il avait été pris la main dans le sac dans l’affaire de Guerguerat. Mohammed VI avait ordonné à son armée coloniale de construire une route goudronnée de trois kilomètres pour, soi-disant, chasser les contrebandiers qui écumaient cette petite ville frontalière à cheval avec la Mauritanie et la «zone tampon» avec les territoires du Sahara Occidental. Une localité, faut-il le rappeler, située au-delà du mur de la honte. Mais tout le monde avait vite fini par comprendre que l’objectif réel de Mohammed VI était de mettre la main sur cette localité stratégique pour s’assurer un point de passage pour l’Afrique de l’Ouest.
Le secrétariat général de l’ONU avait alors adressé au Conseil de sécurité une note confidentielle dans laquelle il avait affirmé que le Makhzen «a violé l’accord de cessez-le-feu en déployant des agents de sécurité au-delà du mur de sécurité, dans la région de Guerguerat». Cette note confidentielle ayant émané du Département des opérations de maintien de la paix, relevant de l’ONU, avait «accusé clairement le Maroc de violation de l’accord de cessez-le-feu du 15 octobre 1991 en envoyant des agents de sécurité armés et de l’équipement dans la région de Guerguerat, frontalière de la Mauritanie».
Maintenant que le Mohammed VI est pris à la gorge, il y a tout lieu de s’attendre à ce que ses sujets débitent d’autres énormités analogues à celle lancée par son ambassadeur à Genève.
Khider Cherif
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