Sid Ahmed Ghlam ciblé par la justice algérienne
La justice algérienne avait Sid Ahmed Ghlam dans son collimateur plusieurs mois avant qu’il ne tente de commettre un attentat contre une église à Villejuif (Val-de-Marne). Cette information est apparue dans des éléments transmis par les autorités d’Alger et récemment versés à l’enquête menée à Paris par les juges d’instruction, ont expliqué ces sources.
D’après les documents remis par la justice algérienne à l’enquête française, un juge d’instruction du tribunal de Tiaret, ville natale de Ghlam, avait signé un mandat d’arrêt contre le jeune homme le 25 décembre 2014 pour «appartenance à un groupe terroriste actif à l’étranger», explique une source proche du dossier à l’AFP. Sur le document apparaît son statut d’«étudiant» à la «Faculté de la Sorbonne» à Paris, précise la même source.
D’après ces éléments, des renseignements étaient parvenus le 17 décembre à la justice algérienne sur le départ d’un jeune homme originaire de Tiaret vers la zone irako-syrienne pour rejoindre l’organisation djihadiste Etat islamique (EI), raconte aussi la source. Ce suspect apparaissait en lien direct avec Sid Ahmed Ghlam.
Sid Ahmed Ghlam, étudiant à Paris alors âgé de 22 ans, avait lui-même appelé les secours, blessé par balle, avant que la police ne découvre son arsenal. L’enquête montre qu’il était probablement missionné ce jour-là depuis la Syrie pour commettre un attentat, en visant une église. Il est mis en examen pour assassinat terroriste en France et écroué.
Arrivé sur le sol français en 2009 pour y suivre des études, alors qu’une partie de sa famille vivait à Saint-Dizier (Haute-Marne), Ghlam avait été signalé aux services de renseignement français en novembre 2014, après des confidences de son petit frère à son instituteur.
Il avait ensuite été contrôlé à l’aéroport de Roissy le 3 février 2015, au départ d’un vol pour Istanbul, d’où il était revenu dix jours plus tard. Il ne faisait pas l’objet d’une enquête judiciaire en France.
L’attentat prévu par Ghlam dans une église de Villejuif n’avait pas été commis mais une professeure de fitness de 31 ans, Aurélie Châtelain, avait été retrouvée morte, tuée par balle, dans son véhicule garé dans cette commune du Val-de-Marne.
R. I.
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