Mogherini : «Pas de solution militaire à la crise en Syrie»
La Haute Représentante de l’Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, vice-présidente de la Commission européenne, Federica Mogherini, a réaffirmé dimanche à Alger qu’il n’y avait pas de solution militaire à la crise en Syrie, soulignant une convergence de points de vue entre l’Algérie et l’UE concernant cette crise. «Il n’y a pas de solution militaire à la crise en Syrie, c’est le moment de donner une chance aux efforts diplomatiques dans le cadre des négociations de paix de Genève, sous l’égide des Nations unies, en vue d’aboutir à une solution politique et de ramener la paix en Syrie», a déclaré Mme Mogherini lors d’une conférence de presse qu’elle a animée conjointement avec le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra.
«Nous partageons avec l’Algérie la même analyse et nous avons adopté une position commune concernant la crise en Syrie et dans plusieurs cas les mêmes démarches, et engagé un même travail diplomatique, ce qui démontre très bien notre capacité à construire un partenariat solide et sur le long terme dans le respect de nos spécificités respectives dans un intérêt mutuel», a déclaré Mme Mogherini, réaffirmant la «ferme réponse de Bruxelles contre l’usage de l’arme chimique qui constitue un crime de guerre et crime contre humanité». La cheffe de la diplomatie a dit, en outre, avoir beaucoup échangé sur la lutte commune contre la déradicalisation et sur la mobilité des personnes. «Nous avons abordé avec le ministre d’Etat aussi la situation en Libye et le travail que nous (Algérie-UE) faisons pour essayer de rapprocher les visions entre les Libyens afin de parvenir à une solution dans le cadre de l’accord politique», a-t-elle ajouté, exprimant le soutien de l’UE aux efforts que fournit l’Algérie soit au sujet de la crise libyenne, la situation au Sahel ou alors le dossier malien.
Invitée à s’exprimer sur la montée de mouvements «populistes» en Europe dans la foulée du Brexit, les défis et le rôle de l’UE à l’avenir, Mme Mogherini a indiqué que ces «mouvements antisystèmes» existent un peu partout dans le monde, affirmant toutefois que cela «n’empêche pas le bloc européen d’avancer», mais plutôt «renforce la nécessité d’avoir une Europe forte sur laquelle nos partenaires dans le monde et dans la région peuvent compter». «On a un certain degré de solidité et de cohérence dans nos politiques et actes dans tous les domaines. Je pense honnêtement que l’UE représente une force diplomatique, économique, humanitaire», soulignant que l’UE a toujours sa place dans le monde d’aujourd’hui. Et cela, a-t-elle soutenu, «reflète très bien ce nouvel élan qu’on a donné à notre partenariat soit avec l’Union africaine (UA) soit avec la Ligue arabe parce que le monde aujourd’hui est exposé à des tensions».
Mme Mogherini a, par ailleurs, fait part de sa satisfaction de sa visite en Algérie «pas seulement par rapport au niveau des rapports bilatéraux, mais aussi aux entrevues qu’elle a eues avec six membres (ministres) du gouvernement, «chose exceptionnelle», s’est-elle réjouie, surtout que cela intervient avec le lancement de la campagne électorale qui constitue pour elle «un signal fort de l’importance que l’Algérie et son gouvernement accordent au partenariat avec l’UE, et aussi le contenu de l’échange aussi bien avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal qu’avec le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra».
R. I.
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