Une statue de Matoub Lounès suscite la polémique à Béjaïa
Inaugurée ce jeudi à Souk Letnine, à 25 kilomètres à l’est du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, à l’occasion de la commémoration du Printemps berbère, en présence de tous les candidats du RCD, une statue du célèbre chanteur populaire assassiné en 1998, est au centre d’une vive polémique dans le microcosme politique local. C’est ainsi que d’aucuns ont contesté le caractère purement électoraliste de cette initiative qui entend glorifier le martyr de la chanson engagée, en accusant le RCD de vouloir exploiter la popularité, inégalée et inextinguible, de Matoub Lounès dans cette région du pays.
Des commentaires incisifs fusent dans les réseaux sociaux sur cet événement qui, pour beaucoup, n’en est pas un. «Matoub doit se retourner dans sa tombe», écrit sur sa page Facebook un ancien sympathisant du RCD, aujourd’hui proche de la Fondation Amirouche de Nordine Aït Hamouda, qui révèle que la Fondation Matoub Lounès – que préside la sœur du chanteur, Malika Matoub – s’apprêtait à publier un communiqué pour fustiger cette statue qui, selon lui, «ne ressemble en rien au symbole et au rebelle», ainsi que son utilisation à des fins «purement» électoralistes et politiques.
Sur un ton similaire, Boubkeur Deguini, ancien député RCD et originaire de la ville de Souk Letnine, s’insurge, lui, à la fois contre la qualité de l’œuvre et l’utilisation de l’image de Matoub Lounès «dans une campagne électorale qui tarde à s’emballer pour un parti en perte de vitesse», a-t-il déclaré à Algeriepatriotique, tout en dénonçant «le caractère populiste et misérable» de cette action. L’ex-cadre du RCD est persuadé que la jeunesse de Souk Letnine «saura déjouer ce type de manœuvres et sera intraitable avec l’imposture qui caractérise le comportement d’élus indignes d’être propulsés à de telles responsabilités».
De Béjaïa, Rabah A.
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