Bouteflika compte sur la future APN pour finaliser «ses» réformes économiques
Le président Bouteflika s’est adressé aujourd’hui à la nation par le biais d’un message écrit et lu par Houda-Imane Feraoun, ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la Communication, lors d’une rencontre nationale de sensibilisation sous le thème «Société civile, un soutien à l’édification démocratique».
Le premier magistrat du pays a mis l’action sur la future Assemblée populaire nationale et la nécessité de poursuivre les réformes économiques en cours pour arriver à diversifier les exportations et réduire, de ce fait, la dépendance de l’Algérie des hydrocarbures. «La nouvelle Assemblée populaire nationale devra également légiférer pour la finalisation de diverses réformes destinées à promouvoir une économie davantage diversifiée, de sorte à réduire la dépendance du développement du pays et du bien-être de la population envers le marché mondial des hydrocarbures», a affirmé Bouteflika selon lequel «l’élection législative de cette année revêt une importance accrue du fait qu’elle se situe non seulement dans le sillage d’une profonde révision constitutionnelle survenue l’année dernière, mais aussi dans une conjoncture financière lourde de défis pour notre pays».
Le président Bouteflika revient dans ce sillage sur la crise financière induite par la chute continue des prix du pétrole. Il estime que cette crise exige «une relance solide et multidimensionnelle aux fins de remettre sur les rails le processus de construction de l’économie nationale tout en libérant l’économie de l’hégémonie des hydrocarbures par la diversification des capacités industrielles, agricoles, touristiques et minières du pays». Le chef de l’Etat rappelle les réformes déjà engagées et mises en œuvre par le gouvernement d’Abdelmalek Sellal. Ces réformes adossées à plusieurs nouvelles lois seront suivies par d’autres, a-t-il assuré, à travers des lois spécifiques et les lois de finances pour accompagner le nouveau modèle de croissance économique adopté par le gouvernement en 2016.
Il s’agit, selon lui, du nouveau cap économique qui vise à sortir l’Algérie d’ici 2030 de sa dépendance des exportations en hydrocarbures. Ce modèle de croissance sera exécuté en trois phases avec pour objectif d’atteindre une croissance soutenue du PIB hors hydrocarbures de 6,5% par an entre 2020 et 2030. Le président Bouteflika précise que la première phase (2016-2019) est consacrée au décollage de cette nouvelle politique de croissance, tandis que la deuxième phase (2020-2025), dite de transition, permettra la réalisation du potentiel de rattrapage de l’économie, qui sera suivie de la phase de stabilisation ou de convergence (2026-2030), à la fin de laquelle l’économie nationale épuisera son potentiel de rattrapage et les différentes variables de l’économie convergeront vers leur valeur d’équilibre.
Le chef de l’Etat, qui semble donc se soucier de la réussite de ces réformes de «dernière chance», souligne que la prochaine législature coïncidera avec une partie de chacune des deux premières phases de ce modèle de croissance économique. Pour concrétiser cette nouvelle vision, il veut ainsi une majorité parlementaire acquise. Une majorité qui sera, selon toute vraisemblance, composée essentiellement du FLN dont il est le président d’honneur.
Les voix contestataires de ces choix économiques risquent ainsi d’être réduites à néant. Car le chef de l’Etat précise que les lois de finances approuvées ces dernières années viennent soutenir cette démarche, à l’instar de la loi de finances de 2017 qui a introduit de nouveaux allégements et incitations fiscaux au profit de l’entreprise et de l’investissement en général.
Hani Abdi
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