Aribi échoue dans son plan visant à pousser l’APN à soutenir le Qatar
Le député islamiste Hassan Aribi n’a pas pu faire passer son initiative visant à créer un comité parlementaire de soutien à l’émirat du Qatar. De tous les députés islamistes, Hassan Aribi s’est particulièrement distingué par son soutien zélé à ce pays dans le conflit qui l’oppose aux autres pays du Golfe, à leur tête l’Arabie Saoudite, et à l’Egypte. Depuis la mise au ban par l’Arabie Saoudite de ce petit Etat gazier, ce député islamiste s’agite – avec son compère Abderrezak Mokri – et multiplie les déclarations et les interventions dans les médias, notamment la chaîne Al-Jazeera, pour exprimer son soutien au Qatar et même au-delà.
Le 13 juin dernier, Hassan Aribi a lancé une initiative au sein de l’Assemblée populaire nationale (APN) pour la mise en place d’un comité parlementaire en faveur du Qatar. Dans le texte de présentation de son initiative, Hassan Aribi a vivement dénoncé l’embargo imposé au Qatar par les pays voisins et a invité l’ensemble des députés à se mobiliser pour soutenir cet Etat «contre l’injustice qu’on lui fait subir». Pour mieux vendre son projet, Hassan Aribi a lié cet embargo aux positions du Qatar en faveur de la population de Gaza. Hassan Aribi affirme aussi que le Qatar est «victime de son soutien à la cause palestinienne». Pour lui, cette monarchie n’a rien à voir avec le soutien au terrorisme international. Mais son projet n’a pas eu l’adhésion nécessaire à sa concrétisation.
Même les députés du MSP-Front du Changement ont refusé de s’inscrire dans cette démarche visant à faire adopter une sorte de motion de soutien au Qatar, ce qui est contraire à la politique étrangère de l’Algérie qui refuse de prendre position dans ce conflit ni de s’ingérer dans les affaires internes de pays souverains. Les rares députés qui ont applaudi l’initiative de l’islamiste Aribi sont ceux de son propre parti, le Front pour la justice et le développement (FJD), présidé par Abdallah Djaballah. Même ses «amis» députés du FLN, à l’instar de Baheddine Tliba, ont catégoriquement refusé d’adhérer à son projet qui va à contresens de la position officielle de l’Algérie.
Au final, l’initiative de Hassan Aribi n’a fait que dévoiler au grand jour son inféodation totale aux régimes de Doha et d’Ankara dont il est le porte-voix en Algérie.
Hani Abdi
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