La poupée Al-Baghdadi
Par R. Mahmoudi – Les Iraniens sont les derniers à s’exprimer sur le sort, toujours mystérieux, du gourou de Daech, l’Irakien Aboubakr Al-Baghdadi. Comme les Russes et les Américains, ils pensent, eux aussi, que la mort du calife autoproclamé de «l’Etat islamique en Irak et au Levant» ne souffre aucun doute. Cela fait des mois que les différents services de renseignements de ces pays annoncent sa mort «des suites de ses blessures» mais aucun d’entre eux n’arrive à la confirmer avec certitude.
Cette histoire nous rappelle l’épisode Ben Laden lorsque sa mort, tout aussi énigmatique et sans images, est tenue secrète jusqu’au jour où le président Obama décide de lever le voile et de s’approprier une victoire qui, en fait, n’en est pas une. La disparition d’Oussama Ben Laden mettra théoriquement fin au mythe d’Al-Qaïda mais donnera aussitôt vie à un autre monstre, plus cruel et plus barbare. La fin d’Al-Baghdadi mettra-t-elle un terme au mythe de Daech ? A compter le nombre d’attentats perpétrés sous la bannière de cette organisation aussi bien dans le monde arabe que dans les capitales occidentales, et à voir l’extrême diversité qui caractérise ces actions qui lui sont automatiquement attribuées, même quand elles sont exécutées par des «loups solitaires», voire par des maniaco-dépressifs, on est en droit de douter des prévisions de ces dirigeants assis sur leurs certitudes et qui nous vendent des illusions.
Dans le cas où la violence terroriste survivrait à Aboubakr Al-Baghdadi, les grandes puissances inventeront encore de nouvelles poupées russes jusqu’à l’infini pour se poser en sauveurs éternels de l’humanité.
R. M.
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