Dix-huit cadres démissionnent du RCD : l’hémorragie continue
Nouveau coup dur pour le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Dix-huit cadres et militants du parti démissionnent. Dans une déclaration datée du 1er juillet et signée par, notamment, le Dr Smail Chaou, Arezki Tirouche, Kamel Messadi dit Djamel, tous membres du conseil national, les cadres démissionnaires dénoncent la gestion autoritaire du parti et appellent les autres militants à ne pas se résigner et à chercher de nouvelles perspectives.
«Les militants démocrates, ceux qui ne veulent pas se résigner, doivent ouvrir de nouvelles perspectives. Chacun d’entre nous a la responsabilité de porter dans l’efficacité un projet de progrès économique, social et politique qui, en l’état, ne peut être porté qu’en dehors du RCD», soulignent les démissionnaires. De ce fait, ils considèrent que le contrat moral qui les liait au RCD est rompu et informent l’opinion publique de leur démission des rangs de ce parti. «Nous reprenons notre liberté pour œuvrer au sein du manifeste des militants pour la liberté et la démocratie et créer un cadre fédérateur ouvert à tous les militants épris de liberté, de justice et de démocratie», ajoutent ces cadres qui rallongent la liste des démissionnaires du parti de Mohcine Belabbès.
Ces cadres démissionnaires estiment que le RCD vit l’un des pires épisodes de son histoire. Ils affirment que le début de l’année 2016 a été particulièrement agité «avec une campagne d’inquisition médiévale visant les militants et les cadres locaux intègres, plus particulièrement en Kabylie et ce pour légitimer les choix désastreux de la direction du parti». Pour les nouveaux démissionnaires, «ces dérives dangereuses pilotées par la direction du parti se poursuivent à ce jour. Mise à l’écart de l’encadrement, blocage des cartes, installation de structures parallèles et clientélistes, mépris et insultes envers les militants… sont autant d’artifices qui scellent une stratégie morbide d’accaparement de ce qui reste encore du parti à des fins purement occultes». Ces cadres démissionnaires assurent que le débat interne a fait place à la calomnie et l’invective.
Le RCD a perdu ces dernières années beaucoup de ses valeureux cadres. Mais le rythme des démissions depuis 2016 s’est accéléré. Et rien ne semble arrêter cette hémorragie que connaît le RCD. Selon des sources proches du parti, la grogne est telle qu’il n’est pas exclu qu’il y ait d’autres démissions dans les prochains jours.
Hani Abdi
Comment (10)