Une source diplomatique américaine n’écarte pas un coup d’Etat au Qatar
Des diplomates occidentaux évoquent la possibilité d’un renversement de l’émir Tamim. Les Américains, notamment, semblent renvoyer les Al-Saoud et les Al-Hamad dos à dos et veulent pousser vers la porte de sortie les deux monarques actuels qui menacent de faire basculer le Moyen-Orient dans le chaos.
Des informations relayées par la presse arabe du Golfe évoquent avec insistance un projet de reversement de l’émir Tamim Ben Hamad Al-Thani. Ce projet de putsch serait soutenu par les familles les plus influentes du Qatar, qui se montrent ouvertement irritées par la politique régionale aventureuse suivie par le fils de Hamad, Ben Khalifa Al-Thani. Ces familles pensent, en effet, que Doha n’a rien à gagner à engager un bras de fer avec l’Arabie Saoudite pour les beaux yeux de l’Iran et des Frères musulmans. Selon les médias arabes qui rapportent l’information, les opposants à Tamim Ben Hamad Al-Thani s’inquiètent aussi pour leur business. Ils craignent que l’embargo qui frappe leur pays conduise à leur ruine.
Les mêmes sources indiquent que les Américains ne seraient pas du contre l’idée d’un changement de régime dans la mesure où il pourrait apporter la sérénité dans la région et replacer le Qatar dans le giron de l’Arabie Saoudite. Le scénario, dit-on, s’imposerait de lui-même puisque Tamim Ben Hamad Al-Thani refuse toujours d’obtempérer aux tirs de sommation de Riyad et de ses alliés.
Lors d’une intervention devant le centre de réflexion Chatham House, le 18 juillet dernier, le ministre d’Etat émirati aux Affaires étrangères Anwar Gargash avait d’ailleurs souligné que son pays et ses alliés ne cherchaient pas un «changement de régime» mais d’«attitude». «Nous avons envoyé un message au Qatar, nous avons dit que nous ne voulions pas une escalade, nous ne cherchons pas un changement de régime, nous cherchons un changement d’attitude, pas de votre politique, dans votre soutien à l’extrémisme et au terrorisme», avait déclaré Anwar Gargash. A l’évidence, la situation n’a pas évolué d’un iota depuis.
Sadek Sahraoui
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