Sommet Afrique-Japon : le représentant de Mohammed VI humilié à Maputo
Par Sadek Sahraoui – Le Makhzen enregistre une nouvelle grande défaite diplomatique face aux Sahraouis. La délégation marocaine, conduite par le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, à la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), dont les travaux se sont ouverts jeudi à Maputo, a encore échoué à empêcher la délégation sahraouie de participer à ce rendez-vous continental.
Les Sahraouis, invités du Mozambique, pays hôte de l’événement, ont de leur côté donné un aperçu de leur influence et de leur pouvoir sur le continent africain. Ils ont ainsi pu compter sur leurs nombreux amis africains pour empêcher, à leur tour, la délégation marocaine d’accéder à la salle où se tenaient les travaux de la rencontre. La situation finira toutefois par se débloquer grâce à une médiation intelligente du Mozambique qui s’est posé du début jusqu’à la fin en défenseur acharné des droits des Sahraouis. Après une altercation vite maîtrisée, les délégations du Maroc et de la RASD finiront toutefois par trouver place toutes les deux dans la salle des conférences dédiée aux travaux de la TICAD.
Depuis son adhésion à l’Union africaine (UA), le Maroc est dans une démarche très offensive pour essayer de neutraliser le Polisario. Rabat s’était par exemple retiré du sommet arabo-africain de Malabo de 2016, exhortant ses alliés dans les pays du Golfe à faire de même, afin de protester contre la présence de représentants de la RASD. La crise de nerfs des Marocains n’avait cependant impressionné personne. Le sommet s’était poursuivi comme si de rien n’était. Comme toujours, le Makhzen s’était retrouvé isolé.
L’offensive marocaine s’est poursuivie également lors du sommet de l’Union africaine de juillet dernier, où les diplomates marocains s’en sont pris aux membres du Polisario et à leurs alliés avec une rare violence. Et là encore, l’hystérie marocaine a plus fait rire qu’autre chose. Le Maroc ne peut rien contre la RASD en Afrique et au sein de l’UA, une organisation dont les Sahraouis sont membres fondateurs. C’est ce qui enrage d’ailleurs le Makhzen.
S. S.
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