Londres et le GIA
Par Kamel Moulfi – Les Londoniens qui étaient dans le métro, vendredi matin, à la station Parsons Green, ont eu de la chance : l’engin explosif caché dans un colis blanc n’a pas complètement détoné. Toutefois, l’attaque terroriste a fait 22 blessés. Quel aurait été le bilan si l’explosion avait été complète ? L’effet de terreur a été produit. La psychose créée par l’attentat a donné lieu à une rumeur sur une deuxième bombe dans le même lieu. A l’avenir, les Londoniens prendront le métro avec la peur au ventre et au milieu de mesures de sécurité draconiennes.
Cet attentat, revendiqué par Daech, rappelle aux Algériens les collectes de fonds en Grande-Bretagne pour le compte du GIA dans les années 1990, des fonds destinés à armer les terroristes qui commettaient des massacres en Algérie pendant que les autorités britanniques adoptaient la lâche et complice politique de l’autruche. C’était sur la place la plus emblématique de Londres, Trafalgar Square, que les terroristes du GIA, à visage découvert, ramassaient de l’argent, distribuaient des tracts de propagande et recrutaient.
Pour parler d’«acte terroriste», les autorités de Londres doivent constater qu’il a frappé dans leur chair les citoyens britanniques. Alors, le comité Cobra – qui comprend des membres du gouvernement et des services spéciaux – a été réuni en urgence par le Premier ministre, immédiatement après l’attentat.
Dans les années 1990, les collectes d’argent ou les actions de propagande destinées à aider des terroristes à tuer des Algériens – et même des étrangers – en Algérie étaient inscrites dans le registre des «libertés individuelles» à respecter absolument. D’autant plus qu’elles étaient considérées comme des «actes de résistance de forces démocratiques contre une dictature», comme était qualifié le pouvoir en Algérie. Des appels au meurtre en Algérie et les communiqués qui les revendiquaient une fois commis partaient du Londonistan. La justice britannique le savait, mais ne faisait rien. Il n’y avait alors pas d’alerte terroriste sur Londres. Hier, après l’attentat, Theresa May a annoncé que le niveau d’alerte terroriste était relevé de «sévère» à «critique».
K. M.
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