Et le dialogue ?

dialogue
L'ancien Premier ministre Abdelmadjid Tebboune avait appelé au "dialogue" en urgence. New Press

Par Kamel Moulfi – Le dialogue entre les acteurs de la vie nationale, au plan politique d’abord, mais aussi, économique et social, est-il oublié, alors qu’il est plus que jamais nécessaire ? L’hémicycle du palais Zighoud Youcef a prouvé qu’avec la configuration de l’actuelle Assemblée populaire nationale, il n’est pas le lieu indiqué pour un vrai débat sur les questions qui déterminent le destin de l’Algérie dans la phase critique qu’elle traverse. Ce n’est pas de là que naîtront les bonnes solutions, indispensables pour préserver et consolider la stabilité du pays et la cohésion sociale qui sont l’enjeu politique principal de l’heure.

Annoncé il y a quelques mois par l’ex-Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, comme une urgence, le dialogue a été visiblement rétrogradé sur la liste des priorités par son successeur Ouyahia, qui semble avoir misé sur le débat parlementaire dont l’expérience a, pourtant, fait ressortir le côté formel dominant et l’inefficience. Le plan d’action du gouvernement qui sera adopté par les députés ne sera pas différent de celui exposé par le Premier ministre qui s’est livré au même exercice consistant à présenter le plan puis à répondre aux interventions des députés, moins de trois mois après la prestation de Tebboune, dans la même forme, pour les mêmes raisons et au même endroit, devant les mêmes élus.

S’il y a un consensus au sein de la classe politique, c’est bien autour de la nécessité de ce dialogue reconnue par tous. Deux «échantillons» pris dans la classe politique l’attestent : l’un de la majorité présidentielle et l’autre de l’opposition. Amar Ghoul, au nom de son parti, Tajamou Amal Al-Jazaïr (TAJ) avait appelé, en plein été, le gouvernement Tebboune à approfondir le dialogue avec ses partenaires socioéconomiques «au service de l’intérêt national et des besoins des citoyens», imité immédiatement par Ali Benflis, président de Talaie El-Houriat, qui appelait, lui aussi, au dialogue «pour une véritable sortie de crise et pour régler les problèmes réels des Algériennes et des Algériens». Leur appel sera-t-il entendu par Ouyahia ?

K. M.

Comment (3)

    MELLO
    22 septembre 2017 - 13 h 25 min

    L’entêtement du pouvoir et l’unilatéralisme dans la prise des décisions, son mépris de la consultation et du contrôle institutionnel et légal dans le cadre de l’État de droit sont les principales causes des drames passés et actuels.
    Si les décideurs de ce régime avaient exploité les trois mois perdus entre les gouvernements Tebboune et Ouyahia pour ouvrir les portes du dialogue sérieux, pour un consensus réel qui préserve le pays et les citoyens et insuffle de l’esprit patriotique, de l’espoir populaire et recrée une confiance dont aucune économie au monde ne peut se passer; si cette période où des campagnes de presse avaient été menées, aggravant la déprime au sein de la société et l’absence de confiance en la capacité des dirigeants à diriger les affaires du pays, avait été consacrée à l’organisation d’un débat national sur la nature de la crise avec la participation des tous les acteurs économiques, sociaux, politiques ainsi que l’expertise nationale, nous aurions pu tracer la feuille de route sur les moyens de parvenir à ce consensus qui manque au pays.
    Faisons l’économie de drames à venir, anticipons pour une fois pour éviter au pays de nouvelles déconvenues. Vous en assumerez seuls la responsabilité.
    Comme le disait déjà depuis longtemps Hocine Aït Ahmed, «Seul un compromis historique pour la paix et la réconciliation nationale mettra fin au processus de destruction de notre pays et permettra de réaliser le consensus politique et social le plus large, avec toutes les forces politiques qui condamnent la violence, autour d’une issue politique, pacifique et globale à la crise».

    LE NUMIDE
    20 septembre 2017 - 13 h 54 min

    Dialogue sur le travail , la science , l’Hygiène et la production des biens , des armes et de la nourriture des algériens .. ou sur les bavardages, les palabres byzantines et le partage des rentes , des postes et des limousines dans les Favelas de l’Horreur , de la saleté et du Désespoir… DIALOGUEZ AVEC NOUS PAS ENTRE VOUS ET CONTRE NOUS

      Ouelechaab
      20 septembre 2017 - 17 h 52 min

      Qui dialogue avec qui, avec quel objectif patriotique quand on s’accroche bec et oncle au pouvoir à la tête d’une telle classe politique capable de vendre son âme à Belzebute juste pour continuer à emarger, à prendre et reprendre, sans aucun sentiment ni d’honneur, ni de patrie, ni de dignite, ni d’histoire qui gardera avec applicabilité les traces indélébiles des actions et des infractions contre l’honneur et la dignité, de chacun

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.