Et le dialogue ?
Par Kamel Moulfi – Le dialogue entre les acteurs de la vie nationale, au plan politique d’abord, mais aussi, économique et social, est-il oublié, alors qu’il est plus que jamais nécessaire ? L’hémicycle du palais Zighoud Youcef a prouvé qu’avec la configuration de l’actuelle Assemblée populaire nationale, il n’est pas le lieu indiqué pour un vrai débat sur les questions qui déterminent le destin de l’Algérie dans la phase critique qu’elle traverse. Ce n’est pas de là que naîtront les bonnes solutions, indispensables pour préserver et consolider la stabilité du pays et la cohésion sociale qui sont l’enjeu politique principal de l’heure.
Annoncé il y a quelques mois par l’ex-Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, comme une urgence, le dialogue a été visiblement rétrogradé sur la liste des priorités par son successeur Ouyahia, qui semble avoir misé sur le débat parlementaire dont l’expérience a, pourtant, fait ressortir le côté formel dominant et l’inefficience. Le plan d’action du gouvernement qui sera adopté par les députés ne sera pas différent de celui exposé par le Premier ministre qui s’est livré au même exercice consistant à présenter le plan puis à répondre aux interventions des députés, moins de trois mois après la prestation de Tebboune, dans la même forme, pour les mêmes raisons et au même endroit, devant les mêmes élus.
S’il y a un consensus au sein de la classe politique, c’est bien autour de la nécessité de ce dialogue reconnue par tous. Deux «échantillons» pris dans la classe politique l’attestent : l’un de la majorité présidentielle et l’autre de l’opposition. Amar Ghoul, au nom de son parti, Tajamou Amal Al-Jazaïr (TAJ) avait appelé, en plein été, le gouvernement Tebboune à approfondir le dialogue avec ses partenaires socioéconomiques «au service de l’intérêt national et des besoins des citoyens», imité immédiatement par Ali Benflis, président de Talaie El-Houriat, qui appelait, lui aussi, au dialogue «pour une véritable sortie de crise et pour régler les problèmes réels des Algériennes et des Algériens». Leur appel sera-t-il entendu par Ouyahia ?
K. M.
Comment (3)