L’UE et l’UA s’accordent sur la «labellisation» de leur prochaine rencontre
L’Union européenne (UE) et l’Union africaine (UA) se sont accordées sur la «relabellisation» du prochain Sommet entre Européens et Africains, prévu les 29 et 30 novembre prochain à Abidjan (Côte d’Ivoire), le sommet UE-UA, a affirmé samedi l’ambassadeur d’Algérie à Bruxelles, Amar Belani.
«Une convergence de vues s’est dégagée entre l’UA et l’UE sur la ‘‘relabellisation’’ du prochain Sommet UE-UA qui aura lieu à Abidjan les 29-30 novembre 2017, dénommé lors des précédentes éditions Sommet UE-Afrique», a-t-il indiqué à l’APS.
Cette convergence entre l’institution panafricaine et l’institution européenne, a-t-il poursuivi, «vient ainsi mettre en échec les manœuvres et les pressions exercées par le Maroc sur l’institution européenne directement ou par le biais de pays européens qui lui sont favorables afin d’exclure du prochain Sommet la République arabe sahraouie démocratique (RASD), pays fondateur de l’Union africaine avec lequel le Maroc a accepté de siéger en adhérant à l’institution panafricaine et en procédant à la ratification de son acte constitutif, sans conditions et sans réserves».
En effet, une importante délégation de l’UA, composée de plusieurs hauts responsables, dont le vice-président de la Commission de l’UA, Thomas Kwesi Quartey, et la présidente du Comité des représentants permanents auprès de l’UA (Corep), Sidibe Fatoumata Kaba, a séjourné du 14 au 16 septembre 2017 à Bruxelles.
Durant ce séjour, la délégation de l’UA a tenu, dans le cadre des travaux du comité conjoint chargé de préparer le 5e Sommet UE-UA, des réunions de travail avec le Groupe africain des ambassadeurs à Bruxelles et a eu des entretiens avec de hauts responsables du Service européen pour l’action extérieure (SEAE), dont la Secrétaire générale du SEAE, Helga Schmid.
La délégation de l’UA a rappelé à cette occasion à la partie européenne que la question du format du prochain sommet UE-UA a été tranchée suite aux décisions adoptées par les chefs d’Etat africains, et que, par conséquent, le format de cette rencontre comprendra l’intégralité des pays représentés au sein de l’UA.
La délégation de l’UA a précisé à ce titre que des invitations pour participer audit sommet seront envoyées aux 55 Etats membres de l’UA. Les représentants du SEAE ont fait savoir à leurs interlocuteurs africains que l’UE s’en tiendra à la position exprimée par la délégation de l’UA.
Le Parlement européen a, de son côté, appuyé cette «relabellisation» du prochain sommet d’Abidjan par la voix de sa Commission des affaires étrangères (AFET) qui a adopté récemment un avis sur «le projet de rapport sur la stratégie UE-Afrique : un coup d’accélérateur au développement», avis dans lequel elle «considère le fait que l’UA englobe l’intégralité du continent africain comme une avancée très positive vers l’intégration panafricaine et salue l’initiative visant à renommer le sommet UE-Afrique sommet UE-UA».
La Commission AFET au Parlement européen a affirmé dans son avis s’attendre «à ce que le prochain sommet Union africaine-Union européenne (UA-UE) donne un nouvel élan et apporte de nouvelles idées pour adapter la stratégie UE-Afrique à un environnement en évolution rapide, compte tenu du rôle essentiel des développements en Afrique pour l’UE et ses intérêts stratégiques».
«Avec cette convergence de vues entre les deux organisations régionales, le Maroc est prévenu de toute tentative de mise en échec du prochain Sommet UE-UA dont il endossera l’entière responsabilité, comme ce fut le cas lors de la tentative humiliante avortée à Maputo à l’occasion de la réunion ministérielle sur le développement de l’Afrique (TICAD-VI), tenue du 23 au 25 août dernier», a mis en garde Amar Belani.
Durant cette réunion ministérielle, la diplomatie marocaine a essuyé un cuisant échec, suite à la mobilisation des pays africains, en s’efforçant d’empêcher de manière «irrespectueuse» et «inconvenante» la participation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à cette réunion, selon des diplomates présents à cette réunion.
R. I.
Comment (3)