La Fondation Carnegie revient sur le massacre commis par le GIA à Bentalha
De Londres, Boudjemaa Selimia – La Fondation Carnegie pour la paix internationale est revenue sur les massacres commis par le GIA à Bentalha, une tragédie qui a marqué les esprits de toute une génération d’Algériens.
Selon des témoignages recueillis par ce centre de recherches, les terroristes étaient accompagnés de deux femmes du village qui avaient sur elles des listes de noms et d’adresses des familles à exterminer. Les terroristes avaient un but précis : venger l’élimination de membres des groupes islamistes armés par les services de sécurité dans la région. Des égorgeurs avaient été chargés de massacrer les habitants. Le groupe, selon les témoignages, était scindé en deux sous-groupes : l’un était chargé de pénétrer à l’intérieur des maisons pour tuer leurs occupants, l’autre était posté à l’extérieur pour empêcher les victimes de s’échapper, abattre les survivants et achever les blessés.
Dans la nuit du 22 au 23 septembre 1997, le GIA commit un carnage contre les habitants du hameau paisible de Bentalha, situé à environ 20 kilomètres au sud de la capitale. L’opération avait débuté aux environs de 23h30. Près de 150 hommes armés sous les ordres de l’émir du GIA de la région, Salim Mohammed, connu sous le nom de Lazraoui, firent irruption dans le village, après l’avoir noyé dans le noir total.
En l’espace de six heures, le GIA perpétra une terrible boucherie, faisant plusieurs centaines de victimes, des femmes, des hommes et des enfants. Le centre d’études Carnegie, qui collabore avec plusieurs universités britanniques, note que des femmes ont été violées devant leurs maris, leurs fils ou leurs frères, puis elles ont été sauvagement exécutées ou décapitées. Des jeunes filles ont été enlevées et leurs corps sans vie furent retrouvés quelques jours plus tard dans un puits, non loin de Bentalha.
A l’époque, Bentalha relevait de la zone 7 du GIA à Alger, contrôlée par katibet Al-Sabiqoun (la brigade des précurseurs). Située dans la plaine de la Mitidja, Bentalha revêtait une importance stratégique pour le GIA, du fait de sa position entre la côte et les montagnes de l’Atlas tellien. Bentalha et ses environs étaient un corridor essentiel reliant Alger à Chréa, sur les hauteurs de Blida, où se trouvait la principale base arrière de ce groupe terroriste.
Les zélateurs du «qui tue qui» ont attribué ce massacre aux forces de sécurité algériennes, dans une vaine tentative d’affaiblir l’armée qui combat les groupes islamistes armés depuis l’apparition du terrorisme islamiste en Algérie. Bien que l’opinion publique internationale ait fini par connaître la vérité sur cette menace qui pèse sur le monde entier, quelques résidus essayent encore de semer le trouble en dédouanant cette mouvance qui bénéficie de soutiens insoupçonnés en Occident. D’où l’extrême difficulté à éradiquer ce fléau.
B. S.
Comment (44)