La RASD ira au Sommet UA-UE malgré les intrigues de Rabat et Paris
Houari Achouri – Le site officiel du 5e Sommet Union africaine–Union européenne, dans sa présentation de l’événement, annonce qu’«à cette importante rencontre sont attendus environ 5 302 participants dont 83 chefs d’Etat et de gouvernement représentant 55 pays d’Afrique et 28 pays d’Europe, ainsi que des délégations de pays amis, de la Commission de l’UA, de la Commission de l’UE, des organisations internationales, régionales et sous-régionales».
L’information est tout ce qu’il y a de plus officiel : ce sont 55 pays d’Afrique, donc la RASD y compris, qui participeront à ce Sommet UA-UE qui se tiendra les 29 et 30 novembre à Abidjan (Côte-d’Ivoire). C’est le signe de l’échec de la tentative de Paris et Rabat de saboter le Sommet en créant un problème autour de la participation de la RASD.
Toutefois, d’ici la fin novembre, il y a encore le temps pour toutes sortes de manœuvres si les pays africains ne sont pas vigilants face aux tentations néocolonialistes qui animent certains dirigeants français et à la volonté obsessionnelle du Makhzen de manipuler journalistes et personnalités politiques, sur la scène publique et dans les coulisses, pour empêcher le Sommet UA-UE de se tenir avec la présence des représentants de la RASD dans la salle de conférences.
On saura vite quelle mise en scène les Marocains préparent dans ce but, à l’instar de ce qu’ils ont fait à Maputo, au Mozambique, à l’occasion de la réunion ministérielle sur le développement de l’Afrique (TICAD-VI), tenue du 23 au 25 août dernier. La diplomatie marocaine avait, de manière «irrespectueuse» et «inconvenante» – selon des diplomates présents à cette réunion – cherché à empêcher la participation de la RASD. Elle a essuyé un cuisant et humiliant échec suite à la mobilisation des pays africains, rappelle-t-on.
C’est la même riposte que l’UA s’apprêterait à opposer au duo Paris-Rabat s’il venait à vouloir saborder le 5e Sommet UA-UE, et c’est ce duo qui en endossera l’entière responsabilité.
A ce propos, notons que le site du «Conseil européen Conseil de l’Union européenne», continue de parler, curieusement, de «5e Sommet UE-Afrique» et non pas UA-UE, tel qu’il a été rebaptisé par les Africains. Mais ce n’est certainement qu’une question de «mise à jour».
En septembre dernier, en effet, l’UE et l’UA se sont accordés sur la «relabellisation» du Sommet en UA-UE, mettant ainsi en échec «les manœuvres et les pressions exercées par le Maroc sur l’institution européenne directement, ou par le biais de pays européens qui lui sont favorables, afin d’exclure du prochain Sommet la République arabe sahraouie démocratique (RASD), pays fondateur de l’Union africaine avec lequel le Maroc a accepté de siéger en adhérant à l’institution panafricaine et en procédant à la ratification de son Acte constitutif, sans conditions et sans réserves», comme l’avait souligné à l’époque l’ambassadeur d’Algérie à Bruxelles, Amar Belani.
On sait que (voir art. AP du 14 octobre 2017) la RASD est décidée, avec l’UA, à ne pas se laisser priver de sa participation à ce Sommet, comme c’est son droit au même titre que tous les Etats membres de l’UA. Le ministre des Affaires étrangères sahraoui, Mohamed Salem Ould Salek a averti que sans la RASD, «il n’y aura pas de Sommet entre Africains et Européens».
H. A.
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