La plaque qui commémore le 17 Octobre «est devenue un urinoir pour chiens»
Par Lina S. – L’Association de la communauté algérienne établie à l’étranger (ALCAEE), a dressé un courrier au président français pour dénoncer l’état d’abandon dans lequel se trouve la plaque commémorant les massacres du 17 Octobre 1961, située au pont Saint-Michel, à Paris. L’association présidée par Salah Hadjadj estime que cette plaque avait été remplacée par une autre qui est «inadaptée à la hauteur de l’hommage rendu, à savoir la répression sanglante et mortelle d’une manifestation pacifique algérienne», dans un courrier adressé à la mairie de Paris en 2011.
Tout en regrettant que le cabinet du maire de Paris ait eu pour seule réaction une «réponse expéditive», l’association affirme ne pas comprendre «comment la première plaque commémorative a pu être dégradée alors qu’elle est située à proximité de la préfecture de police de Paris, un endroit sécurisé». «De plus, ajoute le président d’ALCAEE dans son courrier à Emmanuel Macron, il n’y a eu qu’un sommaire nettoyage de la plaque, suivi d’un simple vernissage». «Cette plaque est totalement invisible car mal située et illisible», dénonce encore l’association qui rappelle avoir interpellé François Hollande «qui avait reconnu cette tragédie sanglante» et avait transmis «[notre] requête au ministère de la Défense et à la mairie de Paris» dont la réponse fut négative.
L’association ALCAEE dit «soupçonner fortement» que les raisons réelles de cet abandon résident dans une volonté de «noyer la mémoire dans le but de dissimuler cette page sombre du passé français à tous ceux qui traversent le pont de Saint-Michel, notamment les millions de touristes fréquentant ces lieux quotidiennement».
La plaque actuelle est illisible, explique l’association, car, selon elle, «elle est installée à un niveau tellement bas qu’elle en devient complètement invisible». Cette situation «ne reflète pas les relations apaisées entre la France et l’Algérie», soutient Salah Hadjadj dont l’association «déplore qu’elle ne soit devenue qu’un urinoir pour les chiens parisiens».
L. S.
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