Alger refuse une deuxième demande de Washington d’intervenir en Libye
Par R. Mahmoudi – L’Algérie a opposé une fin de non-recevoir à une deuxième demande américaine l’invitant à intervenir en Libye. Se référant à des sources diplomatiques à Alger, le site français spécialisé dans le renseignement Maghreb Intelligence, qui rapporte l’information, explique que Washington a, par deux fois, approché les dirigeants algériens afin qu’ils conduisent une force multinationale ou qu’ils interviennent seuls chez leurs voisins de l’Est. «Aussi bien le département d’Etat que le Pentagone ont essayé de pousser l’armée populaire algérienne à dépêcher un contingent en Libye afin de pacifier la capitale, ainsi que le long de la frontière avec la Tunisie», affirme cette source diplomatique.
Selon le site, «l’Algérie, toujours très influente en Libye où elle maintient un équilibre prudent entre les différentes factions rivales, sait qu’une intervention directe serait difficile à faire passer à l’opinion publique algérienne. D’autant que la Constitution et la doctrine militaire du pays ne permettent pas une projection des forces armées en dehors de ses frontières». Et de conclure que le refus des Algériens «n’aurait pas été mal pris par les Etats-Unis qui cherchent toujours une solution à l’imbroglio libyen».
D’autres sources médiatiques ont évoqué ces derniers une autre demande américaine, porté par le coordinateur adjoint par intérim du Bureau de la lutte contre le terrorisme du département d’Etat, Raffi Gregorian, en visite cette semaine à Alger. Washington souhaiterait, cette fois-ci, voir l’Algérie participer à une opération antiterroriste de grande envergure au Niger où une unité de l’Africom a été attaquée il y a deux semaines par un groupe armé, faisant au moins trois morts dans les rangs de l’armée américaine, selon des sources concordantes. C’est cette information qui a révélé, pour la première fois, la présence de l’armée américaine dans ce pays du Sahel.
Mardi dernier, Raffi Gregorian a salué l’expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme, appelant à «partager cette expérience avec les autres pays du monde». Dans une déclaration à l’issue de l’audience que lui a accordée le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, il a précisé que son pays «a beaucoup appris de l’expérience de l’Algérie en matière de lutte contre le terrorisme qui a frappé le pays durant la décennie noire», appelant «à partager cette expérience avec les autres pays du monde».
R. M.
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