Abidjan se soumet à l’Union africaine et invite la RASD : Rabat joue et perd
Par Karim Bouali – La République sahraouie a fini par recevoir l’invitation pour participer au Sommet qui doit réunir les pays de l’Union africaine et de l’Union européenne à Abidjan ce mois de novembre. La Côte d’Ivoire s’est, ainsi, soumise aux instructions du Comité exécutif de l’UA après avoir essayé d’empêcher la délégation de la RASD de prendre part à ce rendez-vous, qualifié de «crucial» pour les deux continents.
Les manœuvres du Maroc, aidé par son allié de toujours, la France, ont donc capoté face à l’intransigeance de l’instance dirigeante de l’Union africaine qui avait mis en demeure les autorités ivoiriennes d’adresser une invitation à tous les Etats membres de l’UA, faute de quoi, le Sommet serait transféré à Addis-Abeba, en Ethiopie, et des sanctions seraient prises à l’encontre du pays hôte.
Mais des sources très au fait du dossier n’excluent pas un «possible coup de Jarnac» de la part d’Abidjan et se demandent si les autorités ivoiriennes ne recourront pas à des procédés qui contourneraient l’obligation qui leur est faite d’inviter la République sahraouie en créant de faux problèmes qui pourraient empêcher le déplacement de la délégation sahraouie à Abidjan.
Rien n’est donc encore joué, estiment nos sources, qui affirment qu’il faudrait attendre encore pour savoir si l’invitation adressée à la RASD ne cache pas une manœuvre sous-jacente fomentée à partir de Rabat. Si la Côte d’Ivoire et ses alliés marocain et français cherchent à gagner du temps et à «tromper l’ennemi» pour piéger les Sahraouis, quelle serait la réaction de l’Union africaine qui se verrait ainsi touchée dans ses fondements et gravement discréditée ? La Côte d’Ivoire de Ouattara ira-t-elle, dans son inféodation totale à la France et au Maroc, jusqu’à prendre le risque de saborder une rencontre d’une telle importance ?
La menace de l’Union africaine consistait, avant cette date, à transférer la tenue du Sommet UA-UE au siège de l’Organisation dans la capitale éthiopienne et une date butoir avait été fixée pour ce faire. Comment sauver le Sommet si la délivrance des visas aux membres de la délégation sahraouie – par exemple – était retardée pour des motifs fallacieux mais qui relèveraient néanmoins de la souveraineté de la Côte d’Ivoire ? Une telle éventualité a-t-elle été envisagée pour éviter que le Sommet se tienne – quand même – sans un membre de l’Union africaine ?
K. B.
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