Un ex-afghan algérien réclame 50 millions de dollars à l’Etat canadien
Par Karim Bouali – Un ancien détenu algérien dans le centre de détention de Guantanamo répondant au nom de Djamel Saïd Ali Ameziane a porté plainte contre le gouvernement canadien auquel il réclame la somme de 50 millions de dollars. L’ex-prisonnier accuse les services secrets canadiens d’avoir fourni de fausses informations à son sujet aux autorités américaines, rapportent plusieurs médias canadiens. Des accusations qui l’ont conduit au camp de Guantanamo où il a passé dix ans derrière les barreaux.
Les médias canadiens remettent en cause les accusations du ressortissant algérien qui évoque de «mauvais traitements» subis par les prisonniers et auxquels des agents canadiens auraient pris part. Les avocats de l’ancien prisonnier ont demandé l’ouverture d’une enquête sur des actes de tortures que leur client aurait subis pendant sa détention.
L’ex-détenu, âgé de 50 ans, a affirmé que son état de santé s’est dégradé et que son passé de prisonnier l’empêche de retrouver du travail et le prive d’une réinsertion sociale. Il serait sans abri, rapportent les médias canadiens, qui indiquent qu’un projet de requête serait en cours d’élaboration dans laquelle un dédommagement de 50 millions de dollars serait réclamé au gouvernement d’Ottawa pour «complicité des services de renseignement canadiens avec leurs homologues américains bien qu’ils sachent que ces derniers pratiques la torture» sur les personnes détenues à Guantanamo. L’avocat du plaignant a affirmé, de son côté, que «l’ouverture d’une enquête judiciaire est nécessaire pour permettre à l’opinion publique canadienne de connaître le degré de responsabilité du Canada dans la torture de prisonniers innocents au lendemain des attentats du 11 septembre» à New York.
L’ancien détenu algérien a quitté l’Algérie au début des années 1990 et s’est installé en Autriche puis s’est exilé au Canada où il a demandé l’asile politique. Il a vécu cinq années à Montréal avant de s’envoler pour l’Afghanistan puis le Pakistan où il sera arrêté et remis aux forces de sécurité américaines qui l’ont détenu à Kandahar avant de le transférer à Guantanamo.
Si cet ex-détenu, qui semble avoir appartenu au FIS dissous, dénonce la torture et tente de soutirer de l’argent au gouvernement canadien pour se sortir d’affaire, son parcours prouve, en tout cas, qu’il fait bel et bien partie de la nébuleuse islamiste extrémiste qui a mis l’Algérie à feu et à sang.
K. B.
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