Une première : des narcotrafiquants marocains jugés au Sahara Occidental
Par R. Mahmoudi – Un message très fort à l’adresse du palais de Rabat et ses relais qui, comme des vierges effarouchées, récusent toute accusation de trafic de drogue à grande échelle. Un tribunal pénal de Tifariti (zone libérée du Sahara Occidental) a condamné, lundi, à des peines de 15 à 17 ans et 8 mois de prison ferme à l’encontre de 19 Marocains accusés d’avoir transporté de la drogue, pénétré dans le territoire sous autorité de la RASD, a indiqué un communiqué du ministère de la Justice et des Affaires religieuses.
Ces trafiquants avaient été arrêtés le 16 juillet dernier par une unité de l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) dans la localité d’Aghcham Labyad, dans le secteur de Guelta Zemour, alors qu’un autre groupe a pris la fuite en dehors des frontières sahraouies. Cette arrestation a dévoilé l’existence d’un réseau de trafiquants d’une grande ampleur qui aurait pu inonder les territoires sahraouis de stupéfiants. Elle coïncidait avec le discours à la nation du roi Mohammed VI à l’occasion du 42e anniversaire de la «marche verte», commémorant l’occupation du Sahara Occidental en 1975, où le souverain alaouite promettait pour «ses» territoires du Sud développement et prospérité, avec une série de projets économiques très dotés destinés à désenclaver la région et à ôter toute couverture aux indépendantistes.
Ce procès, le premier qui se tient dans les zones libérées de la RASD, a eu lieu entre le 31 octobre et le 1er novembre, en présence de la défense des accusés, précise le communiqué. Le parquet général avait requis une peine de 20 ans de prison ferme contre tous les accusés avec un mandat d’arrêt contre un fugitif et une amende d’un million de dinars pour chacun des vingt accusés et la confiscation du véhicule, de type Toyota Hilux, qui servait de moyen de transport des drogues introduites par les accusés marocains, détaille la même source.
Après les délibérations et les appels des avocats et des accusés, le tribunal a prononcé les peines de 17 et 8 mois plus un mandat d’arrêt pour l’accusé en fuite, 16 ans pour deux accusés marocains et 15 ans pour les 17 autres accusés.
R. M.
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