Taleb à Belaïd Abdeslam : «Vous jugez mon père par ignorance !»
Par Hani Abdi – Ahmed Taleb El-Ibrahimi a répondu à l’ancien Premier ministre Belaïd Abdeslam qui a publié un livre sur son père, le président des oulémas, cheikh Bachir El-Ibrahimi, et sur lui-même. Un livre intitulé Chroniques et réflexions inédites que Taleb El-Ibrahimi qualifie de «libellé», dans une longue contribution publiée par Le Soir d’Algérie. «Juger un homme sans avoir lu un seul texte de lui est une aberration. A moins de considérer – à l’instar de certains historiens français – qu’un document écrit en arabe n’est pas un document. Ce qui est une autre aberration», lance le fils de cheikh Bachir El-Ibrahimi à l’ancien Premier ministre.
Ahmed Taleb El-Ibrahimi affirme dans son long texte avoir beaucoup hésité à répondre à Belaïd Abdeslam, qui n’est pas à sa première attaque contre lui. Il rappelle ainsi qu’en 1989, «alors que d’anciens responsables du FLN se concertaient périodiquement en vue d’adopter une position commune face à la crise politique née des événements d’octobre 1988 et prévenir le risque d’une guerre civile, Belaïd Abdeslam, ‘ancien’ lui aussi, publiait un pamphlet où il me prenait à partie avec une rare agressivité». Le descendant de cheikh Bachir El-Ibrahimi se demande si Belaïd Abdeslam le faisait par simple animosité personnelle ou pour complaire aux «décideurs» de l’époque qui redoutaient sa candidature éventuelle à la présidence de la République.
«Aujourd’hui, Abdeslam revient à la charge par la publication d’un libelle qu’il dédie, pour l’essentiel, à une attaque en coupe réglée contre le président des oulémas, mon père, et contre ma propre personne», enchaîne Ahmed Taleb El-Ibrahimi, qui s’interroge sur les raisons de cet acharnement «alors que j’ai déclaré publiquement, il y a une dizaine d’années, que je quittais la scène politique active et Dieu sait que je ne suis pas l’homme des palinodies».
Ahmed Taleb El-Ibrahimi estime que l’occasion lui a été offerte «de rétablir la vérité sur certains faits historiques concernant Bachir El-Ibrahimi». «Le jour de sa mort, le 20 mai 1965, c’est peut-être Houari Boumediène qui a le mieux résumé la vie et l’œuvre de l’homme en déclarant : ‘La disparition de Bachir El-Ibrahimi est une perte non seulement pour la famille qui a perdu un être cher, mais aussi pour l’Algérie qui a perdu un éminent érudit et un grand combattant, enfin pour le monde arabe et musulman qui a perdu un homme qui a œuvré toute sa vie pour la gloire de son pays, de l’Islam et de la langue arabe.’ » Et d’affirmer dans ce sillage que «Bachir El-Ibrahimi appartient donc au peuple algérien».
Ahmed Taleb El-Ibrahim s’est ainsi étalé sur la vie et le parcours de son père, de sa naissance en 1889 à Sétif jusqu’à son décès en 1965 dans la même wilaya.
Dans son livre-pamphlet, Belaïd Abdeslam critique vertement presque tout le monde, y compris les oulémas : «Les oulémas (à l’exception de cheikh Larbi Tébessi et dans une certaine mesure Ben Badis) ont fait dans la forfaiture et je continuerai de le dire.»
H. A.
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