La directrice du quotidien arabophone El-Fedjr entame une grève de la faim
Par Karim B. – La directrice du quotidien arabophone El-Fedjr a entamé une grève de la faim, a indiqué la concernée sur les réseaux sociaux. Hadda Hazem proteste ainsi contre la privation de son journal de la publicité étatique distribuée via l’Agence nationale d’édition et de publicité (Anep). El-Fedjr s’est vu exclu de cette manne suite aux interventions de la directrice de ce journal dans différents médias lors de la crise qui a précédé le limogeage du Premier ministre éphémère Abdelmadjid Tebboune.
L’écrasante majorité de la presse nationale vit grâce à la publicité institutionnelle et la baisse drastique des annonces, conséquence directe de la crise économique, a mis tous les journaux dans une situation de quasi faillite, faute d’avoir exploré d’autres moyens de financement qui leur assureraient une autonomie financière.
El-Fedjr ne pourra pas survivre encore longtemps si les responsables politiques ne reviennent pas sur leur décision de «punir» la directrice du journal pour ses positions exprimées à travers les chaînes de télévision privées et étrangères qui l’invitent pour donner son avis sur la situation générale du pays. Hadda Hazem aurait été «sanctionnée» pour avoir affirmé, sur un plateau de France 24, qu’«on ne sait pas qui gouverne en Algérie». Une déclaration qui aurait déplu en haut lieu et qui aurait été suivie immédiatement par une décision d’assécher la principale source de revenus du journal, propriété exclusive de sa directrice.
La presse algérienne n’a jamais connu une situation aussi complexe depuis 1990, et le nombre pléthorique de journaux – dont la plupart ne jouit d’aucune audience – va en diminuant. Selon des sources informées, la disparition d’un grand nombre de titres parasites serait souhaitée et permettrait ainsi une décantation qui aurait pour résultat de «nettoyer» la corporation des intrus et des affairistes qui l’ont dévoyée de sa mission d’informer.
K. B.
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