Matériel fabriqué en Israël : Sonelgaz donne les détails de l’affaire
Le groupe Sonelgaz a déposé plainte auprès de la juridiction compétente contre le consortium franco-américain Cegelec/General Electric qui lui a livré du matériel comportant des composants fabriqués en Israël pour la réalisation d’une centrale électrique, a indiqué dimanche Sonelgaz dans un communiqué publié par l’agence de presse nationale APS.
Le groupe algérien explique que dans le cadre de la réalisation de la centrale électrique de Boutlelis (Oran) d’une capacité de 450 MW, du matériel a été importé par le consortium Cegelec/General Electric. Mais lors des formalités de vérification de ce matériel par la société d’engineering CEEG (filiale de Sonelgaz) en charge de la réalisation du projet en tant que maître d’œuvre, il a été découvert parmi le matériel importé (projet comportant des milliers de composants) des vannes de déluge comportant la mention «made in Israël», note le communiqué. Immédiatement, les services des Douanes ont été saisis officiellement le 4 avril 2017 par la filiale CEEG. Parallèlement à la saisine des douanes, la société CEEG a fait appel à un huissier de justice qui a dressé un constat le 19 avril 2017. Dans le même temps, le consortium-constructeur Cegelec/General Electric a été saisi et interpellé afin de donner les explications nécessaires.
«Il a ainsi reconnu officiellement sa responsabilité de l’introduction de ce matériel par mégarde», souligne Sonelgaz.
Depuis la survenue de cet incident, le constructeur a déjà récupéré le matériel en cause et a procédé à son remplacement par un équivalent de provenance européenne.
Parallèlement, une plainte a été déposée le 19 avril à l’encontre du constructeur auprès de la juridiction compétente pour «fausse déclaration», compte tenu que le document de provenance du matériel en question stipule «la France comme pays d’origine», précise Sonelgaz.
Le matériel de remplacement a été réceptionné le 11 octobre 2017, note la même source. Ainsi, Sonelgaz considère qu’elle n’a ménagé aucun effort et a suivi la procédure réglementaire, à savoir le dépôt de plainte, la saisine des services des douanes et autorités compétentes concernées, le recours à un auxiliaire de justice (huissier), et ce, «pour sauvegarder ses intérêts».
Pour rappel, la nouvelle centrale électrique à turbines à gaz de Boutlelis devrait être opérationnelle en septembre 2018. Cette centrale électrique est constituée de deux turbines à gaz d’une puissance de 223 MW chacune fonctionnant au gaz naturel comme combustible principal et de gasoil comme combustible de secours.
R. N.
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