Confidence de Trump : «Je suis derrière le putsch en Arabie Saoudite !»
Par R. Mahmoudi – Dans un livre explosif qui sort en librairie ce vendredi sur la première année de la présidence de Donald Trump, le journaliste et écrivain américain Michael Wolff fait des révélations accablantes sur de nombreux dossiers et dévoile les coulisses de la politique américaine au cours de ces derniers mois.
Ainsi, on apprend, selon cet ouvrage, dont des extraits ont été publiés par la presse américaine et britannique, que Donald Trump a annoncé à ses amis qu’il avait lui-même, avec son gendre, Jared Kushner, «fomenté un coup d’Etat en Arabie Saoudite», suite à l’intronisation de Mohammed Ben Salman comme prince héritier, dans des conditions tout à fait illégales. Trump, dans son message à ses amis, a conclu avec cette phrase qui dit tout : «Nous avons mis un pied au sommet !» Ces propos ont été rapportés à l’auteur de l’ouvrage par l’ex-conseiller stratégique de Trump à la Maison-Blanche, Steve Bannon.
Ces révélations viennent confirmer la thèse de coup d’Etat mené, en juin dernier, par le fils du roi Salman contre le prince héritier légitime, à savoir Mohammed Ben Nayef, avec le soutien de Donald Trump, qui a fait, durant la même semaine, son premier voyage en Arabie Saoudite pour présider un sommet avec les chefs d’Etat d’une quarantaine de pays musulmans. Une thèse que réfute Riyad puisque, selon la version officielle, cette ascension de Mohammed Ben Salman aurait obtenu l’approbation de tous les membres de la famille régnante.
Aussi, l’implication du gendre de Trump, Jared Kushner, déjà évoquée par plusieurs sources, dans le rapprochement entre l’Arabie Saoudite et Israël, notamment, est ici indirectement confirmée. Très lié à Mohammed Ben Salman, Kushner serait à l’origine de toutes les démarches d’«ouverture» initiées par Riyad envers l’Etat hébreu, lesquelles démarches appelaient concomitamment un durcissement envers l’Iran et ses alliés. Il est également la cheville ouvrière de la décision bouleversante annoncée par Trump, le 6 décembre dernier, reconnaissant El-Qods capitale d’Israël.
S’attaquant frontalement à la conduite du Président américain et de son entourage, l’auteur souligne, entre autres, la surprise de Trump et de son équipe devant la victoire à l’élection présidentielle. «Le soir même, lorsqu’il comprend qu’il vient d’être élu, Trump est frappé de stupeur. Melania Trump, elle, fend en larmes, qui ne sont pas de joie», écrit le journaliste.
Abordant le fonctionnement de l’administration sous Trump, l’auteur le qualifie d’«erratique» et de «pervers». Extrait : «La publication du décret interdisant l’entrée du territoire américain aux ressortissants de sept pays majoritairement musulmans a été délibérément publiée un vendredi afin de « rendre fous » les libéraux devant le chaos assuré qui allait régner dans les aéroports les jours suivants».
Le livre regorge de faits anecdotiques qui ont émaillé les premiers mois de Trump à la tête de la Maison-Blanche. Dans sa première réaction, le Président américain s’est contenté de dire : «Steve Bannon n’a rien à voir avec moi ou ma présidence. Quand il a été limogé, il a non seulement perdu un job, mais la tête.» A Riyad, c’est le silence radio. Aucun commentaire non plus dans la presse pro-saoudienne.
R. M.
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