Cherté de la vie et chômage : ça chauffe en Tunisie
Par Sadek Sahraoui – Les habitants de plusieurs villes de Tunisie sont sortis ce lundi dans la rue pour protester contre la cherté de la vie, le chômage et l’incapacité du gouvernement à tenir sa promesse de réaliser les objectifs de la «révolution du Jasmin». Par endroits, comme ce fut le cas à Kasserine, les forces de l’ordre ont même eu recours à l’usage des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.
Selon la presse tunisienne, «le même scénario s’est reproduit aussi à Sakiet Sidi Youssef, dans le gouvernorat du Kef, où les habitants ont poursuivi leurs protestations entamées depuis plusieurs jours pour réclamer davantage d’actions du gouvernement pour créer des emplois». Ces manifestations, ajoute-t-on, interviennent sur fond du suicide par immolation d’un jeune chômeur de Sakiet Sidi Youssef.
La presse tunisienne rapporte, par ailleurs, que le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs tunisiens, Noureddine Tabboubi, s’est rendu dans la ville de Thala, qui a connu une nuit mouvementée avec des manifestations nocturnes et des affrontements avec les forces de l’ordre. Selon la même source, «il n’aurait pas mâché ses mots et n’a pas été tendre avec le gouvernement, l’accusant de trop de lenteur et d’atermoiement dans la réalisation des objectifs de la révolution partie pourtant de cette contrée». Il a jugé les revendications des protestataires légitimes et a promis que l’UGTT se portera garant de leur réalisation.
Le secrétaire général adjoint de l’UGTT, Bouali Mbarki, a annoncé, de son côté, que son syndicat soutenait les manifestations et les protestations contre la cherté de la vie, rappelant que l’UGTT avait été la première à exiger une annulation de certaines dispositions de la loi de finances de 2018. Mbarki a assuré que le gouvernement allait assumer la responsabilité des conséquences «désastreuses» de ses décisions.
Pour les observateurs tunisiens, l’UGTT ne fait pas seulement faux bond au gouvernement, mais se place aussi, et franchement, du côté des protestataires, allant même jusqu’à se proposer pour coordonner les protestations et les encadrer. L’UGTT veut-elle faire tomber Chahed ? Ça en a tout l’air.
S. S.
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