Le roi du Maroc imite Bouteflika et s’apprête à décréter Yennayer jour férié
Par Karim Bouali – Le Maroc se dirige vers l’officialisation du Nouvel An amazigh en décrétant Yennayer jour férié. «Le chef du gouvernement étudie le mémorandum envoyé par les associations amazighes», a, en effet, déclaré le porte-parole du gouvernement marocain, Mustapha El-Khalfi, à l’issue d’une réunion de l’Exécutif. «Le gouvernement [marocain] réfléchit à ce sujet et annoncera sa décision en temps voulu», a ajouté le ministre de la Communication, repris par les médias marocains. Ce qui signifie que la décision a été prise de reconnaître Yennayer officiellement et qu’il ne reste qu’à connaître la date et les modalités de son annonce – vraisemblablement – par le roi Mohammed VI.
De nombreuses associations marocaines avaient appelé à une grève générale au lendemain de la décision prise par le président Bouteflika de rendre le Nouvel An amazigh férié en Algérie, suite à des revendications qui avaient failli tourner aux émeutes dans certaines régions du pays. Le président de la République avait pris tout le monde de court en décidant de couper l’herbe sous les pieds de certaines organisations qui tentaient d’instrumentaliser la cause amazighe pour provoquer des troubles en Kabylie.
La revendication amazighe ne s’est jamais essoufflée aussi bien en Algérie qu’au Maroc, enregistrant des avancées considérables après de longues années de lutte. Les derniers événements du Rif au Maroc et les manifestations provoquées en Algérie par le rejet par l’APN d’un projet de loi visant à prendre en charge cette revendication ont fini par convaincre les plus hautes autorités de ces deux pays de se plier à la demande légitime des militants de cette cause.
La langue amazighe est déclarée officielle aussi bien dans les Constitutions algérienne que marocaine, mais les militants exigent davantage de reconnaissance.
En Algérie, le Rassemblement pour la Kabylie (RPK), de Hamou Boumediene, fondé par d’anciens militants du Mouvement culturel berbère (MCB), s’était félicité de la décision de Bouteflika et avait appelé à continuer le combat pour arracher de nouveaux acquis pacifiquement.
K. B.
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