Un ancien candidat du parti de Djaballah aux législatives de 2012 abattu en Libye
Par R. Mahmoudi – Selon l’agence officielle turque Anadolu, le terroriste Abdeslam Tarmoune, à la tête d’un groupe armée dit «Mouvement des fils du Sahara pour la justice islamique», a été tué dans la nuit de mardi à mercredi à Sebha, située à 750 km au sud de Tripoli, en territoire libyen. Citant des sources proches de la famille du terroriste à Djanet, Anadolu croit savoir que celui-ci aurait été tué par un groupe armé inconnu dans un endroit près de Sebha, lors d’une opération qualifiée d’«assassinat» menée par une partie inconnue.
Agé de 49 ans, Abdeslam Tarmoune est impliqué dans plusieurs attaques terroristes contre des sites militaires et sécuritaires situés dans le sud algérien entre 2007 et 2014. Ce mouvement aurait cessé toute activité armée en 2015, et certains de ses membres se seraient rendus à l’armée en 2016.
Créé en 2004 par un le chef terroriste Lamine Bencheneb, qui était déjà impliqué dans plusieurs attentats dans le sud du pays, le Mouvement des fils du Sahara pour la justice islamique s’est, au début, donné une allure de mouvement revendicatif, réclame une juste répartition des richesses du pays et plus de droits pour les populations du Sud. Or, rapidement, ce mouvement repris en main par Abdeslam Tarmoune a scellé une alliance avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et coordonné avec lui des actions visant des édifices publics dans les régions du Grand Sud.
En 2012, Tarmoune a tenté une incursion politique par voie légale, en déposant sa candidature aux élections législatives sous la bannière du parti d’Abdallah Djaballah mais sa demande a été rejetée par l’administration. Revenant à l’action armée, il réussit, selon certaines sources, à mobiliser quelques dizaines de nouvelles recrues dans sa région. Mais dès que l’étau s’est resserré sur son groupe et lui, suite à une offensive des unités de l’ANP en charge de la lutte antiterroriste, il aurait cherché à «négocier» sa reddition.
De 2008 à 2013, des représentants de ce groupe armé auraient eu des discussions avec de hauts responsables de sécurité, parmi lesquels figurerait notamment le général Aït Ouarabi Abdelkader, alias Hassan, alors chargé de la lutte antiterroriste au sein de l’ex-DRS. Deux ans plus tard, cet officier supérieur va défrayer la chronique après sa condamnation par un tribunal militaire à cinq ans de prison ferme.
R. M.
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