Perspectives économiques pour 2018 : la BAD optimiste pour l’Algérie

Petrole BAD
Le secteur des hydrocarbures restera l'un des facteurs de croissance. D .R.

Par Meriem Sassi La Banque africaine de développement (BAD) table, dans ses perspectives économiques pour l’année en cours, sur une croissance du PIB en Algérie de 3,5% en 2018 et 3,9 en 2019 et une inflation en baisse à 4,5% en 2018 et 4% en 2019 contre 5,3% en 2017. Les projections des experts de la BAD annoncent ainsi un retour de la croissance en Algérie à un niveau comparable à ceux d’avant 2017 grâce, entre autres, aux efforts d’assainissement des dépenses publiques, au rééquilibrage des comptes extérieurs, à la poursuite de la reprise du secteur des hydrocarbures ainsi qu’à la relance des investissements publics.

La BAD note, en outre, que même si son impact sur le secteur réel a été limité, la baisse des prix du pétrole affecte depuis 2014 les comptes public et extérieur de l’Algérie avec pour corollaires un épuisement de l’épargne budgétaire et une baisse du stock de devises – 97 milliards de dollars EU à la fin 2017 contre 179 milliards en 2014. Selon les projections de la BAD, après un doublement du déficit budgétaire entre 2014 (7,1% du PIB) et 2015 (15%), celui-ci a baissé en 2016 (12,6%) et 2017 (6,4%), et la tendance devrait se poursuivre en 2018 (3%) jusqu’à une quasi-résorption en 2019 (-0,3%).

L’impact sur les comptes extérieurs de l’Algérie a porté le déficit du compte courant de 4,3% du PIB en 2014 à 16,4% en 2016, mais celui-ci devrait diminuer en 2017 à 9,8%, note l’institution financière africaine, qui souligne qu’en 2018 on atteindra un taux de 5,6% et 1,4 % en 2019. Au sens de la BAD, ces évolutions sont le résultat des efforts d’assainissement des dépenses publiques et de rééquilibrage des comptes extérieurs.

La chute des cours du brut a aggravé le déficit budgétaire et réduit les réserves de change de près de la moitié, selon la BAD qui souligne qu’au mois de septembre les autorités ont publié un audacieux plan d’action quinquennal visant à équilibrer le budget à l’horizon 2022. Il comprend des emprunts directs auprès de la Banque centrale en vue de compenser la baisse des revenus pétroliers sans avoir recours aux marchés internationaux de la dette.

Avec une dette intérieure d’environ 20% du PIB, l’Algérie a encore de la marge pour des emprunts supplémentaires, selon la BAD. Celle-ci rappelle que le FMI a également suggéré que les autorités se tournent vers la dette extérieure pour financer le déficit mais que les autorités algériennes ont toutefois publiquement indiqué que si elles le faisaient, il leur faudrait emprunter environ 20 milliards de dollars par an pendant quatre années et qu’elles risquaient de ne pas être capables de rembourser.

La BAD indique également que le gouvernement algérien a aussi avancé que les mesures d’austérité et la dépréciation de la monnaie n’auraient qu’un impact limité sur le déficit du compte courant qui devrait être partiellement contrebalancé par une demande intérieure plus forte.

M. S.

Commentaires

    Anonyme
    24 janvier 2018 - 21 h 08 min

    – Réformes économiques, restructurations des entreprises nationales, majoritairement, déficitaires,et très mal gérées
    – Ouvertures, et participations , encore plus dynamiques, du privé à travers ses P.M.E, dans l’économie nationale
    – Austérité rigoureuse,et sévère sur les dépenses de l’état (trop de déficits = inflations = recours à la dette étrangère)
    Pourraient alléger le fardeau de la crise économique structurelle, du manque de diversifications, de l’économie nationale

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