Le bras droit de Droudkel abattu dans une opération antiterroriste en Tunisie
Par R. Mahmoudi – Dans un communiqué rendu public samedi, le ministère de l’Intérieur tunisien annonce l’élimination d’un chef terroriste d’origine algérienne lors des affrontements armés survenus entre une unité spéciale de la Garde nationale et un groupe de terroristes à Khemouda, près du Mont Semmama (gouvernorat de Kasserine). Il s’agit, selon ce communiqué, de Bilal El-Koubi, présenté comme bras droit d’Abdelmalek Droudkel, alias Abou Mossaeb Abdelwadoud, chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Selon l’agence Reuters, citant une source gouvernementale tunisienne, Bilal El-Koubi était chargé notamment de restructurer la katiba Okba-Ibn-Nafi’en Tunisie, mais aussi de coordonner entre les dirigeants d’Al-Qaïda et ses deux filiales tunisienne et libyenne. Il y a un an, les autorités tunisiennes avaient annoncé la mort de l’Algérien Mourad Chaïb, chef de la katiba Okba-Ibn-Nafi’, qui a été depuis démantelée, dans le sillage de l’offensive menée par l’armée tunisienne contre les cellules terroristes et leurs réseaux de soutien, suite aux attentats de juin 2015, à Sousse et au Musée Bardot, qui ont fait des dizaines de morts.
L’annonce de l’élimination de ce chef terroriste algérien survient une semaine après la mort en territoire libyen d’Abdeslam Tarmoune, fondateur du Mouvement des fils du Sahara pour la justice islamique à Djanet, groupe armé qui s’était allié avec des groupes affiliés à Al-Qaïda dans le Sud algérien, et a ensuite pris la fuite vers la Libye. Une chose qui atteste d’une tendance constatée depuis quelques années déjà en Algérie, à savoir que de plus en plus d’éléments encore actifs issus des groupes armés sont signalés hors du territoire national. Ce qui prouve qu’ils étaient tellement acculés par les forces antiterroristes algériennes qu’ils n’avaient plus d’autre choix que de fuir le pays et d’essayer de se restructurer ailleurs.
Attirés par les nouveaux sanctuaires du djihadisme international que sont devenues la Libye et la Tunisie, les terroristes algériens ont vite investi ces deux pays qui leur servent en même temps de passerelles vers la sous-région du Sahel et le Moyen-Orient. En 2014, le groupe Djound Al-Khilafa, vestige du GSPC récupéré par l’Aqmi, a été le premier à prêter allégeance à l’organisation autoproclamée «Etat islamique au Levant et en Irak» (Daech) et a revendiqué plusieurs attentats au nom de cette organisation.
R. M.
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